Le jeu se passe en 2137, soit quinze ans après les événements d’Alien et quarante-deux ans avant les événements d’Aliens, le retour. Le jeu se concentre sur Amanda, la fille d’Ellen Ripley, qui, après avoir mené des recherches sur la disparition de sa mère, est envoyée sur la station spatiale Sébastopol pour retrouver des données qui pourraient l’aider à localiser sa mère, ignorant que le xénomorphe a déjà infesté la station.
Avis de Rick :
Les bons jeux Alien, ça ne court pas les rues, et pourtant, régulièrement, Sega nous en sort. En 2014, c’était le tour de Alien Isolation, qui au lieu de choisir la facilité comme tous les autres titres en se rapprochant du film Aliens Le Retour de James Cameron, permettant action action et encore plus d’action, le titre veut effectuer un retour aux sources en reprenant l’ambiance du film original de Ridley Scott, et donc, par la même occasion, de retourner à la base du genre Survival Horror: la survie, la peur. L’intention est louable, surtout que les premiers trailers qui étaient sur la toile un an avant sa sortie faisaient bien envie. Dès les premiers instants, on se prend au jeu, puisqu’Alien Isolation se fait très fidèle au film. On y retrouve l’ambiance, sonore et visuelle. Un grand soin est apporté à cette ambiance, malgré quelques bugs d’affichage. Les couloirs, les outils, les portes, les sons, les ordinateurs, on est carrément dans l’univers d’Alien. On trouvera même des androïdes. Oui, Alien Isolation est un jeu de fan, pour les fans, les fans du premier film. Tant mieux !
Exit donc l’action et la mode des jeux d’horreur qui deviennent de plus en plus bourrins et donc faciles (et aussi moins bons), comme Resident Evil 6 pour ne citer que lui, Alien Isolation nous ramène quelques années en arrière. Ainsi, le jeu prend son temps, essaye de poser une ambiance, de nous faire flipper, nous fait évoluer dans un gigantesque vaisseau, et fait monter la sauce même lorsqu’il ne se passe absolument rien. Car si l’alien est bel et bien notre grand ennemi, il n’apparaîtra pas avant le chapitre 5 du jeu (sur 19, enfin 18 et un épilogue assez raté). Quatre premiers chapitres qui vont donc nous permettre de nous imprégner de l’ambiance, de bien assimiler le gameplay, relativement simple, et de comprendre la logique du jeu. Simple logique également : si l’on veut survivre, il va falloir prendre son temps. Courir dans le jeu signifie la mort, puisque cela fait du bruit, et attire donc l’alien, mais également les quelques humains de la station qui veulent survivre, mais également les androïdes, programmés pour… préserver les intérêts de la boite Weyland et non pour garantir votre sécurité. On est bel et bien seul contre tous !
Avant de continuer plus en détail, et ayant terminé le jeu sur PS3 et bien entamé la version PS4, une petite note sur les différences. Celles ci sont peu flagrantes entre les deux versions, le jeu n’était pas le plus beau du monde, mais réussissant à créer un univers crédible et surtout fidèle. L’ambiance fonctionne grâce à ce respect et aux effets de lumières réussis. Visuellement, le jeu est pratiquement identique suivant les deux supports, peut-être un poil plus fin sur PS4. La seule vraie différence sera quelques ralentissements sur PS3, qui semblent absents sur PS4. Bref, revenons au jeu en lui-même. Si l’Alien n’est pas présent durant tout le jeu, il reste notre grand ennemi et contrairement à tous les autres jeux de la licence, ici, ne vous attendez pas à utiliser des mitrailleuses en courant. Les armes, peu nombreuses (un pistolet, un fusil et un lance flamme), arrivent tardivement et les munitions sont très limitées.
De plus, impossible de tuer l’Alien, qui lui par contre, prend un malin plaisir à vous tuer en… un coup ! Oui, pour survivre, il va falloir durant les 19 missions du jeu se faire très discret, s’accroupir pour ne pas faire de bruits, se cacher, et surtout sortir le détecteur de mouvements, qui sera notre meilleur ami dés l’instant où l’on va le récupérer. L’Alien apparaît aléatoirement par moment, et bien entendu à des moments clés immanquables, et son IA est parfois assez étrange. Si bien que jouer à Alien Isolation, c’est se plonger non pas dans une peur constante, mais dans un stress constant, surtout que le jeu n’a pas de checkpoint, il faudra sauvegarder manuellement, et les points de sauvegarde sont parfois assez éloignés (et parfois très proches pour pas grand-chose). Sauvegarder sera pratique puisque les bornes prévues à cet effet nous indiqueront également si des ennemis sont proches ou non. Oui, Alien Isolation est stressant, même lorsque l’on doit sauvegarder ou lire un document sur un ordinateur.
Malheureusement, comme on s’en doute, le jeu est loin d’être parfait. Outre, sur PS3, quelques ralentissements, ce qui est bien dommage vu que comme dit plus haut, le jeu n’est pas non plus une bombe visuellement (il reste beau, mais ce sont plus les effets de lumières et le design qui interpellent), on pourra lui reprocher un aspect assez répétitif d’une mission à l’autre. Les missions consistent souvent à aller du point A au point B en étant le plus discret possible. Heureusement, nous avons parfois plusieurs chemins possibles, puisque l’on peut emprunter les différents conduits de ventilation pour être plus discret… à moins que l’Alien ne se cache déjà là !
On pourra également lui reprocher comme c’est trop souvent le cas une version française imposée assez ignoble par moment. Certains moments bien hard pourront également énerver certains joueurs puisqu’il faudra mourir plusieurs fois avant que la solution ne devienne voyante et logique. Malgré ces défauts, il faut bien avouer que Alien Isolation tient la route, ce qui est en soit un miracle total pour la licence sur console. La difficulté de certains passages ainsi que certains moments stressants où l’on avancera le plus doucement du monde, ainsi que le nombre de missions font également de Alien Isolation un jeu assez long, qui tiendra donc le joueur en haleine de nombreuses heures. Pouvoir jouer à un vrai survival de nos jours, c’est assez rare dans les jeux grand public, et ça, ça fait du bien !
Un retour aux sources, autant vers l’ambiance du premier Alien que vers l’ambiance d’un vrai Survival Horror. Des défauts et quelques passages énervants, mais à côté, une expérience immersive réussie et prenante.
Titre : Alien Isolation
Année : 2014
Studio : The Creative Assembly
Editeur : Sega
Genre : Survival
Existe sur : PS3 – PS4 – PC – X-Box – X-Box 360
Testé sur : PS3 et PS4 (captures photos PS4)
Support : un disque