[Avis] Heroes, de Samir Karnik

Titre : Heroes
Année : 2008
Durée : 2h19
Origine : Inde
Genre : Aventure / Road Movie / Romance
Réalisateur : Samir Karnik

Acteurs : Salman Khan, Preity Zinta, Mithun Chakraborty, Bobby Deol, Sunny Deol, Sohail Khan, Vatsal Sheth, Amrita Arora

Synopsis : Deux étudiants en cinéma, Ali (Vatsal Sheth) et Sameer (Sohail Khan), doivent faire un film pour obtenir leur diplôme. Ils choisissent de réaliser un documentaire et de présenter de bonnes raisons de ne pas intégrer l’armée indienne. Afin de mener leur projet à bien, ils enfourchent une moto et partent à la découverte des régions limitrophes du Pakistan dans le but de remettre trois lettres écrites par des soldats à leur famille avant de mourir.

Avis de Laurent : Un film indien remerciant dès son générique le ministère de la défense, l’armée de terre et l’armée de l’air a de quoi attiser la méfiance du spectateur aguerri aux productions nationalistes du sous-continent. Si en plus on complète le tout par un casting plutôt musclé et habitué aux productions patriotiques (les frères Deol pour ne citer qu’eux), on a de quoi s’attendre au pire. Ali (Vatsal Sheth) et Sameer (Sohail Khan) incarnent deux étudiants en cinéma qui partent à la découverte de la région du Cachemire afin de remettre trois lettres écrites par des soldats pour leurs familles avant de mourir pour la patrie. S’ensuivent alors trois récits :

– Balkar Singh (Salman Khan) est un soldat sikh qui laisse derrière lui sa femme Kuljeet Kaur (Preity Zinta) et son fils Jassi. Malgré la difficulté liée au décès de Balkar, le reste de la famille ne semble pas regretter son choix et sa mort en tant que martyr.

– La seconde étape amène nos deux étudiants à rencontrer le pilote de chasse Vikram Shergill (Sunny Deol) qui a perdu l’usage de ses jambes ainsi que son jeune frère DJ (Bobby Deol) qui officiait, quant à lui, dans l’armée de terre.

Enfin, Ali et Sameer vont rencontrer le docteur Naqvi (Mithun Chakraborty) et sa femme qui pleurent leur fils unique Sahil (Dino Morea), mort lui aussi en mission.

Alors que les premières minutes de Heroes semblaient diriger le spectateur dans un énième film d’action spectaculaire, le réalisateur Samir Karnik décide d’en faire un anti-film de guerre. La surenchère au niveau de l’action est maitrisée et le récit se concentre davantage sur l’aventure humaine des deux étudiants ainsi que sur le pathos lié au destin de ces trois soldats morts en héros. Heroes ressemble plus à un road movie qu’à un film de guerre classique dont l’Inde nous abreuve régulièrement depuis quelques années. Se succèdent alors une série de séquences aux paysages fabuleux. Le Cachemire étant probablement l’une des régions les plus photogéniques qui soit. Par la suite, Samir Karnik use et abuse de toutes les ficelles possibles afin de faire décrocher une larme … mais les situations grotesques et prévisibles manquent cruellement de subtilité. On retrouve la veuve qui gère seule et avec courage le foyer familial, les frangins que rien ne pouvait séparer et enfin le père de famille qui n’a jamais pardonné à son fils d’être mort au combat. Ajoutons à cela un film très mal introduit avec cette histoire d’étudiants en cinéma qui alourdit le récit avec de nombreuses séquences où ils filment les différents protagonistes de manière assez outrancière.

Heureusement, le casting et quelques passages assez décalés sauvent le film de l’indifférence la plus totale. La première séquence à retenir l’attention est une scène de baston dans un bar. Paraplégique, Sunny Deol se bat contre une dizaine de voyous en éclatant avec ses poings ou avec la tête de ses adversaires la moitié du carrelage du rad. Le tout filmé à la mode tamoule avec de beaux vols planés et énormément de mobilier de défoncé. Avouez que c’est plutôt pratique si vous envisager de refaire la décoration. La seconde séquence met en scène notre Disco Dancer préféré a.k.a. Mithun Chakraborty qui se retrouve joueur d’un sport non défini entre le rugby, le football américain et le football australien à 60 ans. Armé d’un jogging aux couleurs improbables, le voir déambuler laborieusement sur le terrain offre un plaisir indéfinissable. Le reste du casting est plutôt bon avec des acteurs de premier plan qui se bonifient avec l’âge, notamment Bobby Deol qui arrive à convaincre de films en films qu’il peut être autre chose de plus qu’une excroissance inutile de la famille Deol.

Bref, jamais convainquant mais suffisamment divertissant pour réussir à faire tenir l’attention du spectateur, Heroes n’en reste pas moins qu’un film inégal de plus produit par les studios de Bombay en 2008. Vite vu, vite oublié. Au suivant.

Note : 4/10


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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