Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux ».
Avis de Cherycok :
En tant que très grand amateur de Kaamelott et d’Alexandre Astier de manière générale, l’attente fût loooooongue lorsque l’annonce d’un nouvel opus d’Astérix co-réalisé par ce dernier apparu sur la toile, surtout après le catastrophique Astérix et Obélix – Au Service de sa Majesté de Laurent Tirard et le cataclysmique Astérix aux Jeux Olympiques de Thomas Langman. Parce que lorsqu’on connaît un peu le personnage d’Alexandre Astier, on sait pertinemment qu’il fera tout son possible pour ne pas faire honte à une figure aussi mythique de la bande dessinée franco-belge, en essayant d’une part de respecter le matériau d’origine, et d’autres part en y incluant son humour impertinent via des dialogues aux petits oignons. Pari réussi ? Oui !
Adaptation de la version papier de 1971 du même nom, la saga Astérix délaisse ici le dessin animé pur et dur pour se tourner vers l’image de synthèse. M6, qui a en partie produit le métrage, l’a clamé haut et fort, ils veulent devenir le Pixar français. Et ils s’en sont donné les moyens en injectant pas moins de 37 millions d’euros dans la production du film. Ils ont même fait appel pour la réalisation à Louis Clichy, ancien de chez… Pixar, et qui a notamment beaucoup travaillé sur Wall-E (2008) et Là Haut (2009). Et pour l’épauler donc, Alexandre Astier, qui a fait les heures de gloire de M6 durant plusieurs années grâce au succès de la série Kaamelott qui avait repris la case laissée vide par l’arrêt de Caméra Café. Du gros, du lourd, et ce n’est pas tout.
On sait ô combien Astier aime travailler avec sa famille et ses amis. Quoi de plus normal donc de voir au casting des voix bon nombre des acteurs de sa série fétiche tels que Guillaume Briat (le Roi Burgonde) en Obélix, son père Lionnel Astier (Léodagan) en Cétautomatix, Serge Papagalli (Guethenoc) en Abraracourcix, ou encore Brice Fournier (Kadoc) et Franck Pitiot (Perceval) en romains. Mais de manière générale, le casting regorge de têtes connues et je vous invite à jeter un œil au casting complet pour vous rendre compte de l’étendu de la chose. Ils ont même réussi, à 87 ans, à sortir Roger Carrel de sa retraite, pour reprendre la voix mythique d’Astérix huit ans après Astérix et les Indiens. Une chose est certaine, ils ont essayé de réellement faire les choses biens.
Même si on aurait aimé un poil plus d’impertinence dans les dialogues, on sent la touche Astier dans le moindre échange verbal, même si les voix issues donc en partie de Kaamelott y sont pour beaucoup. Les amateurs s’amuseront d’ailleurs à reconnaitre qui se cache derrière ces bonnes vieilles bouilles de nos gaulois préférés.
Néanmoins, on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de la saga Astérix : la chasse aux sangliers, les bagarres contre les romains, le poisson pas frais, les chants inaudibles de Assurancetourix, la potion magique,… bref, rien n’a été oublié. Et là où certains se seraient contentés d’un divertissement familial, Astier et Clichy ont eu la bonne idée de donner à leur film un double sens de lecture. Les plus jeunes y trouveront donc leur compte, avec des personnages attachants, des gags bon-enfants, un visuel et une animation très réussis… Mais les moins jeunes également, dans le sens où on retrouve des clins d’oeil à d’autres films, des anachronismes bien trouvés, et également tout un tas de critiques sur notre société actuelle. Ca égratigne (gentiment) notre société de consommation capitaliste, on nous balance à tout va des références des clins d’oeil à des revendications sociales d’actualité ou à de récents faits politiques. Rien que le romain répondant au doux nom de « Travaillerpluspourgagnerplus » veut tout dire sur les intentions du duo Astier/Clichy à disséminer un peu partout des références qui vous donneront à coup sur un petit sourire en coin.
Avec le passage à l’image de synthèse, ce nouvel opus de Astérix nous prouve que la France n’a pas à rougir face aux mastodontes de l’animation américaine tant techniquement tout est impeccable. Certes, la version 3D est très accessoire, avec des effets de jaillissements bien trop peu nombreux pour apporter un réel plus. Mais on ne peut qu’applaudir M6, Clichy et Astier pour avoir ressuscité d’une aussi belle manière une licence qui n’avait rien donné de bon depuis le « Astérix et Obélix : Mission Cléopatre » (2002) de Alain Chabat. Et rien que pour ça, bravo Astierix !
Note : 
Titre : Astérix – Le Domaine des Dieux
Année : 2014
Durée : 1h25
Origine : France / Belgique
Genre : Ils sont fous ces romains !
Réalisateur : Louis Clichy, Alexandre Astier
Avec les voix de : Roger Carel, Guillaume Briat, Lorànt Deutsch, Laurent Lafitte, Alexandre Astier, Alain Chabat, Elie Semoun, Géraldine Nakache, Artus de Penguern, Lionnel Astier, François Morel, Florence Foresti,…
Galerie d’images :
