Trois jeunes anglaises en vacances à Majorque rencontrent un groupe de quatre garçons membres de l’équipage d’un yacht. Ceux-ci leur proposent une promenade en mer. Alors que la fête fait rage, avec alcool, drogue, et bien entendu, sexe, un accident a lieu et l’une des filles meurt…
Avis de Rick :
Et voilà, encore un petit DTV anglais sorti de nulle part, sorti dans l’indifférence totale. Et encore une fois, passé le prologue, le film prend une allure de huit clos. Après l’excellent Frozen et son télésiège, les sympas mais décevants ATM et son distributeur, Altitude et son avion, et 247°F et son sauna, voici, avec Donkey Punch, le bateau. Sauf que oui, cette fois ci, la production est anglaise, et les anglais ne sont pas spécialement mauvais en films de genre. On nous présente donc dés le début trois des personnages principaux, trois anglaises en vacances, pour un weekend, pour aider une de leur amie à se remettre d’une rupture douloureuse. La mise en scène semble appliquée, la musique colle bien, on est confiant. Rapidement, les gentilles demoiselles rencontrent quatre jeunes hommes, et là, tout dérape. Dans le film, pas de suite, il faudra attendre une petite demi-heure, mais au niveau de l’attention que l’on pourra apporter au métrage en général. En effet, une fois les personnages sur le bateau, il faudra se taper une bonne vingtaine de minutes de discussions, de mecs qui draguent, de prise de drogue, de cul sec, et ensuite, une scène de sexe bien érotique comme il faut. Bien qu’il s’agisse d’un DTV, il est assez rare de voir un film de cette envergure aller aussi loin. La nudité est totale, la caméra s’attarde sur les corps, la scène dure (la scène hein, le reste, c’est à vous de voir !). L’aspect érotique du métrage est d’ailleurs très bien retranscrit à l’image. Mais de là découle également le premier problème du métrage, du moins à mon sens. Les personnages ne sont là que pour faire la fête, se droguer et baiser, et désolé, mais moi, j’ai du mal à m’attacher à ce genre de personnages. Ils sont peu développés et assez creux, à deux exceptions près.
Passé donc le coup du lapin pendant la scène de sexe, coûtant la vie à un des personnages, le film prend totalement des allures du huit clos, se calme totalement sur le sexe, et vire au thriller. Ou comment les personnages vont se manipuler et se monter la tête les uns contre les autres afin de s’en sortir le mieux possible. Et si le début est crédible, il faut bien avouer que plus ça avance, plus les personnages pètent un câble et que le film perd un poil en crédibilité. Car forcément, la tension va tenter de monter crescendo, et grâce au réalisateur, qui sait quand même un minimum ce qu’il fait, il faut avouer que parfois, ça fonctionne. Certaines scènes sont plutôt réussie, tant dans le fond que dans la forme, certaines scènes sont douloureuses (la scène dans la chambre avec le couteau), mais on reste comme détaché. Seule l’héroïne est au final attachante et semble avoir des réactions parfois logiques, bien qu’un peu extrême par moment également. Mais par moment, plus le film avance, plus il faut bien avouer que ça tourne parfois en rond, avec des personnages qui s’échappent, avant de revenir bêtement à leur point de départ. Oui, par certains aspects, notamment scénaristiques, Donkey Punch pourra en énerver plus d’un, surtout que dans le fond, il ne propose rien de bien neuf.
Malgré tout, l’ensemble a pour lui le fait de ne jamais ennuyer. L’ensemble est rythmé et se suit très bien, le réalisateur sait par moment faire monter un peu la sauce, comme dans la scène avec le couteau comme dit plus haut, ou dans certains confrontations, mais certaines situations énervent malgré leur maîtrise technique. Les acteurs ne sont pas à blâmer, à part peut être un ou deux petits moments surjoués, ils s’en sortent tous très bien, que ce soit dans la panique ou l’énervement, les deux émotions clés du métrage. Mais il faut bien avouer que passé l’héroïne, que l’on devine dés les premiers instants, qui est plutôt attachante et mieux développés que les autres, et le fautif du groupe, par lequel tout arrive, et qui n’arrangera jamais les choses, détestable au possible, les autres personnages sont plutôt transparents. Ce sont ces petits éléments qui décrédibilisent l’ensemble, et ne font de Donkey Punch qu’un petit DTV sympathique, qui se regarde bien, mais s’oublie également rapidement. Rien de bien neuf sous le soleil, mais un concept qui aurait pu fonctionner beaucoup plus avec un scénario un poil plus développé, ou qui serait parti dans une direction différente par moment.
Un énième DTV en huit clos. Sympathique, avec son lot de sexe, un peu de sang, mais rien de révolutionnaire ou franchement attachant.
Titre : Donkey Punch
Année : 2007
Durée : 1h35
Origine : Angleterre
Genre : Thriller coquin
Réalisateur : Olly Blackburn
Acteurs : Robert Boulter, Sian Breckin, Tom Burke, Nichola Burley, Julian Morris et Jay Taylor
Gallerie d’images: