Bienvenue au 38 ème millénaire, dans l’univers futuriste de warhammer 40 000. Vous êtes un space marine, le capitaine Titus, et vous décidez d’aller à la rescousse d’un monde forge, usine planétaire, et de botter le train de tout ce qui passe, orks, hérétiques, démons, et de rentrer pas trop tard pour votre série préférée du soir…
Avis de Gorost :
Warhammer 40.000 Space marine est un jeu de tir à la troisième personne réalisé par le studio Relic, bien connu pour la série des Dawn of War. Les développeurs nous replongent dans ce vaste univers, en essayant un mélange de Gears of War et de beat’em all. Réussite, ou pas réussite ?
Dèjà, soyons clairs d’entrée, pas d’objectivité ici. Ou très peu. Mes petits doigts fébriles se sont jetés sur ce jeu dans la perspective d’avoir enfin une adaptation en 3D de cet univers qui me plaît tant. Alors oui j’assume mon retour en adolescence, oui je sais c’est super basique, et que c’est comme jeter des cacahuètes à des singes, mais pas grave, je ferai le gorille si je peux avoir une dose de warhammer 40.000 !
Bon ceci étant dit, Space Marine n’est pas le plus beau jeu du genre, les graphismes sont corrects, la musique ayant une place assez limitée au milieu des cris et staccatos des armes automatiques, le scénario digne des grands classiques de cet univers tient sur une feuille de papier, et la jouabilité est moyenne. MAIS, ça reste un coup de cœur.
La première raison est évidemment l’univers, enfin adapté dans un jeu où on va pouvoir parcourir les rues, les souterrains et les airs d’un monde de l’Empereur. Relic Entertainment et THQ à la production ont bien bossé : on retrouve une modélisation de tous les éléments qui font de cet univers un incontournable pour les fans. Les décors sont juste un régal, non pas de beauté ou de précision graphique, somme toute correcte, mais surtout de détails et de fidélité. Les vaisseaux orks, enfin, les truks ki vol des zork, sont un amas de poutrelles métalliques, de plaques rivetées de traviolle, des étincelles jaillissent de partout, les moteurs fument comme s’ils allaient exploser tellement ils sont bien réglés. Le monde forge, gigantesque usine à l’échelle d’une planète est un dédale d’usines kilométriques (les distances ne sont pas un souci, votre cerveau génétiquement modifié est trop bêt…euh déterminé pour tenir compte de la notion de fatigue), des salles immenses décorées de crânes dédiés à leur fameux dieu-machine, un univers froid de métal et de technologie, de servo-crânes volants et de serviteurs automatisés. Les zones aux mains du Chaos sont enfumées, pleines d’énergies violette et la vision se trouble au milieu de particules flottantes quelque peu inquiétantes.
Ensuite imaginez le tableau, sans votre cerveau hein, on est sur du pas objectif du tout je le rappelle : vous incarnez une sorte de super soldat, mais le genre 2m50 et 200 kilos génétiquement modifié, entraîné depuis sa plus tendre enfance à faire voler les quenottes des méchants zennemis de l’Empereur de l’Humanité. Vous êtes un Space Marine, vous êtes le bras armé de l’Empire, vous êtes un surhomme, vous êtes pas contents ! Rhaaaaa ! Et là vous apprenez qu’un monde entier est envahi par les orks puants (remarque a-t-on déjà vu un ork qui fleure bon), un monde qui possède certaines reliques précieuses pour l’Humanité. Votre sang ne fait qu’un tour ! Ils sont des milliers, ils sont moches, vous êtes à peine 100, et vous y allez. Car oui, le capitaine Titus, c’est vous, il a pas peur. D’entrée de jeu, il saute seul pour aborder et abattre le truk ki vol des orks, même que c’est celui du Big Boss de cette invasion. A pas peur j’te dis, t’es un Space Marine ! Et c’est comme ça tout le long du jeu. Alors oui c’est digne d’un adolescent basique et boutonneux, mais c’est tellement bourrinnement bête que c’est bon !
Une autre des forces de ce jeu, ce sont les personnages et leur animation. Déjà la carrure et l’armure des Space Marine est très bien représentée, avec une foule de détails qui respectent les codes établis. Important ça pour le fan dont les doigts tremblotent de plaisir. On peut évidemment se demander comment fait votre héros pour sauter, faire des roulades, lever les bras, ou même aller aux toilettes avec ces grosses plaques de métal sur le dos. On pourrait, mais petit rappel : on avait dit pas besoin du cerveau ! A par ça notre route croise parmi les allés un contingent de la Garde Impériale, qui s’est fait gentiment booter les fesses, pour changer ; puis un inquisiteur, mélangeant tenue digne de l’inquisiteur de Warhammer classique (manteau long et chapeau de cuir) et membres cybernétiques. Ah et un Titan aussi.
Puis viennent les méchants. Et là, c’est que du bon ! D’entrée de jeu vous allez défoncer des mâchoires de gobelins, petits et grincheux, qui se déplacent à plein, et qui fuient quand ils sont en train de tous y passer. Puis tous les orks possibles, du Boyz de base avec son Kikoup, au lance grenade qui enraille son arme un coup sur deux, au mitrailleur dont le fusil fait des étincelles et qu’il est obligé de réparer, aux berzerks qui boivent devant vous un truc bizarre puis vous rentrent dedans avec leur deux kikoup et leur armure rouge sang, jusqu’aux Kosto, officiers gigantesques et très réfléchis dans leur stratégie (tout droit ou tout droit) mais très bien fait, puis enfin le Big Boss, increvable, engoncé dans une armure grinçante, pleine de fumée et de court-jus, avec un arsenal digne d’un tank. Tout ça vous fonce dessus, esquive vos coups, snipe, lance à vos pieds ses snotlings garnis d’explosifs, des grenades, etc… bref c’est varié et bien fichu. Dans un second temps, le Chaos arrive, avec son lot de démons sanglants de Khorne qui se téléportent, de space marines renégats, des hérétiques, des sorciers, et leur grand manitou méchant, baveux, moche, fourbe, un Officier Space Marine du Chaos.
Niveau jouabilité face à tous ces décors et monstres, on peut rester mitigé. On n’est pas vraiment sur un jeu de shoot à la troisième personne, car les hordes d’ennemis vous viennent souvent dessus au corps à corps, et il faut alors leur casser gentiment la tête pour qu’ils arrêtent de salir votre belle armure. On n’est pas vraiment sur un beat’em all non plus, parce que si vous restez dans la mélée, arrive ce qui doit arriver face à des orks : ils sont plus nombreux, et vous crevez. Et oui ! Après on notera que secourir une invasion planétaire en étant 3 space marine, c’est pas au départ un plan génial ; donc vous êtes souvent débordés, et sans avoir les possibilités de rester dans la mêlée. Il faut alors reculer, esquiver, tirer de loin, puis replonger et re jouer au dentiste avec les mâchoires des pas beaux. Les couverts sont parfois aléatoires, certaines surfaces arrêtant les projectiles, d’autres non, sans forcément de logique. Plutôt génant quand vous misez votre vie là-dessus…
Je sais que cette jouabilité a porté tort à Warhammer 40.000 Space Marine, mais il faut quand même voir que c’est un jeu très simple. Vous mourrez ? pas grave, les vies sont illimitées et des points de réz sont disséminés partout dans les niveaux. Vous êtes à court de munition ? attendez un peu, dans quelques minutes vous en aurez quelques-unes. Et puis personnellement cet aspect du jeu ou on doit varier le corps à corps autant que les phases à distance dans le même combat et être mobile me semble plus riche que se planter au milieu de la mélée et être invincible… (N’ayant pas testé le mode multi-joueurs, je ne peux vous en parler.)
Si on parle combat, alors évoquons les armes et les finish. En tant que Space Marine, vous aurez 4 armes sur vous en permanence, que vous pouvez régulièrement changer, ce qui laisse une certaine liberté au joueur selon son style de jeu : du bolter mitrailleuse aux bolter lourd, du lance-roquette au lance plasma, des fusils snipers aux fusils lasers, des grenades au lance charge explosive, le choix est vaste ! Mais en bon Space Marine, vous voulez écraser de l’hérétique, casser du traître, découper des peaux-vertes, faire saigner les Astartes renégats ! Alors au corps à corps, chargeeeeeeezz ! De la classique épée-tronçonneuse à la hache et l’épée énergétique, en passant par le fameux marteau-tonnerre (c’est là que le cerveau du joueur fond par les oreilles en général , chaque coup de ce bijou faisant voler les orks). Comme vous n’êtes pas immortels, et que pour rappel vous êtes seuls face à pleiiiiiins de moches qui veulent boire la coupe de la victoire dans votre crâne, vous avez trois aides différentes : d’abord deux space marines vous suivent, et vous aident un peu ; ensuite un bouclier énergétique stoppe les premiers coups ou tirs et se recharge dès que vous êtes à couvert, et enfin vous avez les « finish ». Là, je fais appel à vos souvenirs, lointains pour certains avec les Mortal Kombat et ces longues heures de recherche de Finish Him, ou plus proches pour d’autres avec les scènes de fin des boss face à Kratus dans la saga des God of War. Donc, vous prenez tous ces grands moments de poésie, cette finesse, ce lyrisme, et vous mettez ça dans un Space Marine. Vous avez des combos de coups divers au corps à corps, selon les armes et la quantité de coups donnés d’affilée et dans quel ordre. Certains combos finissent par un KO, l’adversaire groggy à la portée de votre âme sensible de poète du 38 ème millénaire. Et là donc faisons appel à nos souvenirs, écrasement de crâne sous la botte, éventration, éviscération, explosion, et tous les trucs en –ion. Foultitudes de saloperies , de finishs qui en plus d’être jouissivement amusants (rappel, ce sont des méchants pas beaux, et re rappel vous n’avez toujours pas repris votre cerveau, nonon), tout cela vous permet de réaliser un « finish », qui remonte instantanément votre barre de vie. Pratique.
Sauf que là intervient un autre élément reproché à Space Marine. Pendant ce coup qui souvent vous sauve la vie en vous soignant, les autres continuent à vous taper…et souvent vous en mourez…contrairement à certains jeux ou dans ce genre de situation vous êtes comme immunisés à ce qui vous entoure. Personnellement, au beau milieu d’une horde de démons, au corps à corps avec des orks, je ne m’attendais pas à ce qu’ils aillent faire du tricot quand je défonce la tronche de leur petit copain. Oui ils vous attaquent, oui ils sont méchants, jusque-là ça ne me choque pas.
Tous ces combats sont rythmés par des effets sonores très bien faits, les armes crachent leurs décibels respectifs de manière vraisemblable, les corps à corps retentissent des coups et sons des différents types d’armes et de blessures (aaaah le doux son d’une épée tronçonneuse poussée à pleine vitesse dans le ventre d’un hérétique…), et les éléments interactifs du décor comme les élévateurs, interrupteurs, armes automatiques, vaisseaux ont également un son correct. En ce qui concerne les voix, j’ai joué en VO, c’est un principe qui n’engage que moi et que j’étend aux films et séries. La Vo, sous-titrée, reste à mon humble avis le moyen de vivre l’expérience de jeu ou de film comme l’a voulu l’équipe qui l’a réalisé. Ici les voix sont très bien imaginées, exactement ce qu’on attend de chaque type de créature. Une belle mention au fameux cri de guerre ork « WAAAAAGH !!! » qui fait carrément bestial.
Pour finir, le scénario. Un autre des éléments un peu bancal de ce jeu. Soit on le voit de manière simple mais efficace, soit simpliste et pauvre. On casse des orks, le Chaos vient mettre son grain de sel, LA trahison survient, et le gentil gagne à la fin. Simple dans le sens efficace, et constitué des éléments incontournables pour l’univers de Warhammer 40.000. Simpliste au vu de la quantité de scénarii et d’idées issus des romans qu’on aurait pu utiliser. Autre bémol, le jeu est court. Très court. Même pas 10 heures. Mais on revient vers cet univers et cette poésie avec délectation pour se refaire un tour de manège, sans bouder son plaisir de pouvoir enfin marcher dans le 38 ème millénaire. Dernier bémol, la notion de TPS couloir est ici incontournable. Même sur un monde forge, dans des zones désertiques ou des usines immenses, vous n’avez pas le choix des embranchements. Les seuls mini-couloirs supplémentaires permettent de ramasser quelques bonus ou munitions. Vous êtes guidés, peu de liberté, ce qui peut déranger. Personnellement cela ne m’a pas géné, car je savais que je ne jouais pas à Final Fantasy. De plus, certains décors sont déjà un peu vides, ou austères, alors si on créé un monde entier, j’imagine à quel point il va renforcer cette sensation de grands espaces un peu vides. Donc je m’en suis contenté sans difficulté, et après tout, vous êtes venus pour quoi ? faire du tourisme ? de la cartographie ? Non, vous êtes là pour défoncer le Big Boss, récupérer l’artefact mystérieux, tuer le Grand méchant du Chaos, et sauver la princesse avant de rentrer dîner ! Donc la ligne droite est la meilleure des approches !
Pour les fans et les amateurs de cette licence, Warhammer 40.000 : Space Marine permet une immersion brutale et sombre très fidèle à l’univers de Games Workshop. Pour les autres, la faiblesse du scénario, le manque de variété dans les ennemis ou les décors peut rebuter. Avec un peu plus de variété et de profondeur, Space Marine aurait pu mettre tout le monde d’accord.
Je me place sans hésiter dans la première catégorie, et sans avoir honte, avoue avoir passé un excellent moment, simple et violent, mais immersif et jouissif.
Note sans cerveau :
Note avec cerveau :
Titre : Warhammer 40.000 : Space Marine
Année : 2011
Origine : Canada
Studio : Relic Entertainment
Editeur : THQ
Genre : Bourrinage intensif
Multijoueur : Oui (jusqu’à 16 joueurs en ligne)
Joué et testé sur : PC
Support : DVD / Steam
Galerie d’images :