L’une des deux créatures du savant Fred Edison, le tentacule pourpre, boit les rejets toxiques provenant du laboratoire du docteur Fred. Armé maintenant de 2 bras, ce génie diabolique se met en tête de conquérir le monde. Le Docteur Fred tente alors d’envoyer Bernard et ses deux compagnons, Hoagie et Laverne, un jour plus tôt dans le passé afin d’empêcher Pourpre de boire les rejets toxiques. Hélas, sa machine à remonter le temps est défectueuse, et transporte Hoagie 200 ans dans le passé où il fait la rencontre (entre autres) de Georges Washington et de Benjamin Franklin, alors que Laverne se retrouve 200 ans dans l’avenir, où les tentacules dominent les hommes. Bernard, quant à lui, reste dans le présent.
Avis de Cherycok :
Dans le petit monde des jeux vidéo, il y a des titres qui vous marquent toute une vie, le genre de jeux que vous aurez beau recommencer encore et encore, vous prendrez toujours autant de plaisir à les terminer. En ce qui me concerne, il y a par exemple Zelda 3 : A Link to the Past sur Super Nintendo, Dungeon Keeper 2 sur PC, ou encore ce Day of the Tentacle qui nous intéresse ici issu du mythique studio LucasArt qui à la fin des années 80 / début 90 régnait en maitre sur le genre Point & Click avec des titres aussi fabuleux que Indiana Jones and the Last Crusade, Sam and Max Hit the Road, et bien entendu la mythique sage des Monkey Island.
Day of the Tentacle est en fait la suite du jeu Maniac Mansion sorti sur diverses supports (NES, PC, Amiga, Apple II…), il est d’ailleurs également connu sous le titre Maniac Mansion II : Day of the Tentacle. Fleuron du genre Point & Click donc, il va vous emmener dans une histoire complètement barrée où des tentacules vont se mettre en tête de devenir les maitres du monde et surtout y arriver ! Vous, vous allez incarner trois héros qui, suite à un disfonctionnement d’une machine à voyager dans le temps, vont se retrouver dans trois époques différentes : le passé, le présent et le futur. Bien entendu et vous l’aurez peut-être deviné, ce que l’un fera dans le passé va donc se répercuter sur les autres époques. C’est bien là que Day of the Tentacle tire son épingle du jeu. Déjà que le jeu est complètement barré en temps normal, voilà qu’il va falloir trouver des idées encore plus tordues les unes que les autres pour interagir dans les différentes époques.
On incarne tout d’abord Bernard, gentil petit binoclard intello qui lui est renté dans notre époque où le chef des tentacules, Pourpre, a ingéré des déchets toxiques et s’est vu agrémenté de deux bras. Il va falloir avancer un petit peu dans l’histoire pour débloquer les deux autres personnages, Haogie le hardrockeur bien en chair qui est retourné 200 ans en arrière, et Laverne, la touche féminine du groupe qui elle se retrouve 200 ans dans le futur lorsque les tentacules dominent le monde.
Trois personnages, trois époques, des capsules temporelles pour s’envoyer des objets d’une époque à l’autre, plein de façons de modifier le cours de l’histoire, il va falloir faire fonctionner sa matière grise pour arriver à bout de ce jeu sorti d’esprits malades pour arriver à pondre des énigmes toutes plus farfelues les unes que les autres. Un distributeur devant vous – vous n’avez pas de pièce – vous jetez un œil au plafond – en voilà une collée dans du chewing-gum – vous êtes trop petits – juste au dessus à l’étage, une chaine hifi avec des baffles monstrueuses – si je les allume, peut être que le chewing gum tombera avec les vibrations du plafond – la chaine hifi ne fonctionne pas, le courant est parti – … vous voyez le principe ? – je finis par remettre le courant – j’allume la chaine hifi – je mets le son à fond – je descends au rez-de-chaussée et constate que le plafond tremble – le chewing gum avec la pièce tombe – je le machouille – je récupère la pièce – je la met dans le distributeur. Ouf ! Et encore, il s’agit sans doute ici d’un des enchainements les plus simples, attendez vous parfois à passer de longues minutes voire de longues heures à buter sur certains enchainements tordus qui vous échappent, surtout lorsqu’ils impliquent d’utiliser les personnages des autres époques afin de faire changer quelque chose dans celle qui vous intéresse. Resident Evil et ses clés qui ouvrent des coffres dans lesquels se trouvent des clés qui ouvrent d’autres coffres peut aller se recoucher !
On pourrait penser que rapidement, le jeu pourrait s’essouffler avec ces idées toutes plus farfelues les unes que les autres qu’il faut avoir pour avancer. C’est pourtant l’inverse qui se produit et c’est essentiellement grâce à l’humour ravageur du jeu, omniprésent à chacun des plans, soit par un petit détail visuel bien crétin, soit par certaines actions complètement loufoques qu’il faudra accomplit (tous les moments où interviennent Benjamin Franklin et Georges Washington), soit par des dialogues succulents qui ont tous ou presque été doublés par des acteurs, un luxe pour l’époque mais qui donne une ambiance tout simplement unique. Il est d’ailleurs à noter que, faute de place à cause du support, les voix en toute logique ont été retirées de la version disquette du jeu.
Day of the Tentacle possède en plus une ambiance visuelle très cartoon qui passe encore aujourd’hui très bien et reste jouable sans aucun problème malgré ses 20ans d’âge. C’est un jeu génial, fabuleux, unique, si proche et pourtant si différent en terme d’humour de l’autre fleuron du genre The Curse of Monkey Island. Alors pourquoi le préférer ? Question de feeling sans doute, mais une chose est sûre, c’est que jamais je ne me suis autant marré devant un jeu vidéo. Et rien que pour ça, je dis merci LucasArt.
A noter que pour la première fois dans un jeu vidéo (à l’époque) se cache un autre jeu vidéo complet, il s’agit de… Maniac Mansion et il se trouve à l’étage sur l’ordinateur.
Titre : Day of the Tentacle / Maniac Mansion II : Day of the Tentacle
Année : 1993
Studio : LucasArt
Editeur : LucasArt
Genre : Aventure / Point & Click
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : PC
Support : CD-ROM / Disquettes
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