Grâce à la technologie Animus, vous allez pouvoir prendre le contrôle d’Ezio, un noble de la Renaissance italienne. A la suite de l’exécution de son père et de ses frères, Ezio va se lancer dans une quête vengeresse teintée de sang et de pleurs. De Florence à Venise, l’élégant assassin n’a pas fini de faire parler sa fougue…
Avis de Oli :
Alors bien évidemment, vous allez me dire qu’il y a des jeux pires que ceux dont je vais parler. Soit. Mais quand on prend en compte les budgets, les attentes suscitées et la surévaluation certaine dont on fait preuve ASSASSIN’S CREED et PRINCE OF PERSIA (2008), difficile de pouvoir soutenir que ces titres ne sont pas mauvais. Pour moi c’est encore pire : il s’agit sans aucun doute de deux des plus grosses arnaques vidéoludiques de ces dix dernières années. Je n’étais donc pas très chaud pour me lancer dans le deuxième épisode d’ASSASSIN’S CREED. Un ami a pourtant essayé de me convaincre de la qualité du titre en question, et m’a donc prêté le jeu. Challenge relevé.
Hélas ! J’ai rapidement baissé les bras. En gros, en cinq minutes les bonhommes d’Ubisoft parviennent à vous faire détester leur jeu. Une intro en 2012 et son complexe ultra-futuriste, un personnage vêtu d’un jean et d’un sweat à capuche (on vise quel public, là ?), des dialogues un peu lourds et des séquences interminables avant de vraiment pouvoir remonter le temps, jusqu’à la ville de Florence au XVème siècle. Et même une fois à Florence, ma patience fut soumise à rude épreuve. Première malheureuse surprise : le début du jeu est presque aussi innommable que celui d’ASSASSIN’S CREED 1 (j’avais jamais vu de développeurs prendre autant leurs joueurs pour des crétins finis) : que c’est poussif, ces entrainements, tout ce blabla, encore des entrainements…pendant plus de trois heures de jeu ! Mince…les missions inintéressantes (arrrgh l’IA des gardes), l’immersion impossible (puisque notre personnage est constamment relié au présent via l’interface), un personnage principal sans aucun charisme (matez donc son regard de mollusque) et surtout un gameplay extrêmement pauvre. Imaginez donc : avec un seul bouton (en gros) vous pouvez escalader n’importe quel immeuble, vous agripper aux fenêtres, rebondir contre les murs pour prendre plus d’élan, sauter partout, vous réceptionner, courir…et le café, est-ce que ce bouton fait aussi le café ?! Et non…c’est bien dommage car ça m’aurait servi à rester éveillé.
En étant un brin méchant, je pourrais dire qu’ASSASSIN’S CREED II, c’est que d’la gueule. Décors monumentaux, références historiques, budget publicitaire énorme (pour graisser la patte à quelques testeurs ?)…mais à coté de ça, ASSASSIN’S CREED II respire le vide. Je m’explique : oui c’est assez beau (avec un moteur daté, du clipping et des personnages ratés malgré tout), oui Ezio peut sauter partout et naviguer de toit en toit. Et moi ? Et bien Ezio m’a oublié. Oui, moi : le joueur. Les actions d’Ezio sont le plus souvent effectuées quasiment automatiquement par votre pad, du coup on court et saute partout sans vraiment s’intéresser aux passages ou aux décors, et la map présente à l’écran nous donne toutes les infos possibles et imaginables, par conséquent on maintient un bouton pour courir/sauter/grimper/etc., on mate la map et on enchaine les missions. Et Florence dans tout ça ? On ne s’en préoccupe pas. Et ce ne sont pas toutes les informations affichées sur les bâtiments florentins et vénitiens qui viennent renforcer l’immersion, bien au contraire. Ça coupe encore plus l’action (même si « action » est un bien grand mot), en gros on se croirait dans un musée. Poussiéreux, comme le titre d’Ubisoft : joli pour les yeux, mais relativement pauvre en enjeux.
Mou, inintéressant (impossible de rentrer dans l’histoire), ASSASSIN’S CREED II est une véritable torture pour les amateurs d’ambiance profonde et de gameplay nerveux. D’ailleurs et au risque de commettre un crime de lèche-majesté (oui, lèche, comme ce que font la plupart des sites pro à Ubisoft puisque l’éditeur n’envoie plus de titres en avant-première aux testeurs qui disent trop de mal de leurs jeux), je vais être franc, et direct : ASSASSIN’S CREED II est une vaste blague, qui prend ses joueurs pour des imbéciles (les longues, trèèèèès longues séances pour se familiariser avec le maniement – pourtant enfantin !! – du personnage). Les phases d’action sauvent-elles le tout ? Bien sûr que non…pourtant le jeu est sorti plusieurs mois après BATMAN ARKHAM ASYLUM…on sent d’ailleurs quelques petits points communs dans la gestion des affrontements de masse. Hélas les combats d’ASSASSIN’S CREED II frisent l’amateurisme quand on les compare à la jouissance et la technicité de ceux d’ARKHAM ASYLUM.
Malgré tout, la franchise d’Ubi rencontre un succès tonitruant (truand, oui comme Ubisoft). Ça donnerait presque envie de pleurer…car dans ASSASSIN’S CREED II, c’est bien une certaine idée du jeu vidéo qu’on assassine. Alors à la manière d’Ezio, on peut dire que moi aussi je porte une lame. A l’œil…
Conclusion :
THIEF DARK PROJECT peut dormir sur ses deux oreilles : il demeure, encore à ce jour, la meilleure simulation de voleur-assassin de l’histoire des jeux vidéo. ASSASSIN’S CREED II n’a en effet rien pour lui : histoire poussive (pas mauvaise attention : poussive), entrainements super longs, missions inintéressantes, immersion qui frise le néant, combats plutôt mauvais, gameplay très pauvre, IA ratée… AC II relève sans doute davantage du simulateur de berceuse assassine (vous allez en effet piquer du nez en jouant) que d’autre chose. Quant aux textes historiques explicatifs parsemant les villes : no comment. Si c’est un point fort du jeu, alors je me gausse. Parce que moi je me cultive autrement, avec des livres par exemple. Ces ajouts de textes pour faire illusion et se permettre de dire « nous chez Ubi on fait des jeux éducatifs voire intelligents », c’est presque malhonnête. Commencez par faire de bons jeux, après on reparlera de culture. Maintenant si ASSASSIN’S CREED II a rencontré un gros succès, ça veut sans doute dire qu’il y a des gens qui ont aimé. Tant mieux, il en faut pour tous les goûts, et il n’a jamais été question de prendre de haut les fans de ce jeu. Néanmoins le signe est fort : je ne dois plus faire partie du monde dans lequel vivent les joueurs actuels.
PS : je précise, histoire d’être honnête jusqu’au bout, que je n’ai pas pu finir ASSASSIN’S CREED II. J’ai poussé jusqu’à 6 heures de jeu puis la torture étant devenue trop intense, je n’ai pas pu continuer (3 heures sur le premier épisode, 6 sur le deuxième, j’estime que ça suffit pour se faire une idée de la chose).
Titre : Assassin’s Creed II
Année : 2009
Studio : Ubisoft Montreal
Editeur : Ubisoft
Genre : meunier… euh… meurtrier, tu dors
Joué et testé sur : PS3
Support : Blu-ray