[Série] The Wire – Saison 1 (2002)

Les narcotrafiquants de Baltimore contrôlent des quartiers entiers de la ville. La police, nombreuse mais impuissante, joue au chat et à la souris avec les délinquants, sans grand succès. Jusqu’au jour où les technologies de pointe des années 90 et l’avènement des téléphones portables avec les mises sur écoute des cabines téléphoniques et la géolocalisation des cellulaires permettent à certains policiers de coincer les barons de la drogue.

Avis de Gorost :
Plusieurs points très simples vous feront adorer cette série :

Vous rêvez de scénari bien ficelés, de personnages qui sont amenés à croiser leurs histoires, de rebondissements bien amenés ? Ne cherchez pas plus loin !
Avec un tour de toutes les strates sociales de la ville et de leur vie au quotidien, on prend pied dans une trame complexe mettant en jeu les policiers, les trafiquants, les résidents, les SDF, les enseignants, les journalistes, etc… Ed Burns et David Simon, concepteurs de la série, de par leur 20 ans de police et de journalisme dans cette ville connaissent bien les difficultés et les enjeux quotidiens de la population de Baltimore, proche de Washington. Cette série est le fruit de toutes les expériences, anecdotes, situations, ragots qu’ils ont accumulé durant leur carrière. Les vies et quotidiens de chacun se croisent, impactent sur d’autres personnages, qui eux-mêmes agissent avec des conséquences pour encore d’autres héros. La saison est comme un flux et reflux entre les groupes, amenant à un grand final.

Vous voulez une série qui pour une fois ne vous fait pas croire à une police suréquipée de gadgets high-tech, à des sauveurs de la planète, ou autre gangsta-bandits peu crédibles ? Bienvenus dans un univers de personnages réalistes, et qui ne sont pas pour autant inintéressants, bien au contraire !
Par son aspect quasi-documentaire, on explore la vie urbaine, dans toute sa profondeur, et dans toute sa noirceur. Les situations sont réalistes, bien choisies, et servent autant le scénario que le propos des auteurs. Les dialogues sont bien écrits, et reflètent toujours la situation et les protagonistes, donnant même à certains des tics langagiers qui ne les rendent que plus vivants, depuis le sans abris au citoyen lambda.

Vous aimez les ambiances sombres, les polars noirs ? Cette série peut sembler pessimiste, alors que les auteurs veulent juste faire comprendre que quelque soit la situation, les événements rattrapent toujours les protagonistes. Il n’y a pas de bons, de mauvais bandits, politiques, SDF, enseignants, journalistes. Juste des hommes et des femmes qui évoluent, et qui au gré des circonstances, font des choix qu’ils doivent assumer. Nos personnages sont emportés dans ce tourbillon de l’évolution humaine, où l’on est ce que l’on attend de nous, ce que notre entourage/statut/emploi/milieu nous amène à faire, Certains des héros, tels McNulty le policier (Dominic West, à l’affiche de Jonh Carter, 300, The Hour) ou Carcetti, l’aspirant Maire (Aidan Gillen, à l’affiche de The dark knight rises, Games of thrones, Blitz) traversent toutes les postures morales, depuis la dépravation, en passant par la corruption, ou la plus grande pureté morale. L’idée globale est que Baltimore reflète une image sombre, car tout est rattrapé par les enjeux financiers, les tractations politiques, les mensonges médiatiques, les ambitions de chacun…

Vous appréciez un soupçon d’engagement dans une série/film, un peu de critique sociale ? The wire a su amener , sans détruire, une critique de la société américaine. Elle montre sans détour les côtés les plus sombres des USA. Les diverses situations et personnages multiplient les mises en lumière de problèmes de la société, sans jamais proposer de solutions miracles, mais en montrant que les citoyens ne sont pas forcément passifs, responsables, utopistes ou victimes. C’est ce qui fait à mon avis la force de la série. On ne crache pas sur le modèle américain, on ne le porte pas aux nues, on y souligne ses défauts, certes nombreux. Personne n’est un super héros, personne n’est un chevalier blanc, ou un monstre assoiffé de sang sans raison, même les gangsters ont des bons côtés, tout le monde traverse des moments de gloire, des heures sombres, de détresse, de déprime, de joie. Tout cela sert à Ed Burns et David Simon à amener les téléspectateurs américains à se poser des questions sur leur société, leur vie. Et même s’ils espèrent questionner, ils déclarent savoir que ça ne reste qu’une série, qui ne peut avoir de réel impact sur les problèmes qu’elle soulève.

Vous n’avez pas forcément le temps de regarder des heures et des heures de séries ? The wire est conçu pour que chaque saison soit un arc complet. Une saison, une enquête menée, un gros bonnet attrapé (ou pas…),

HBO est synonyme pour vous de qualité ? Effectivement, encore une série HBO qui déchire !

La série a connu un franc succès, d’excellentes critiques, a même remporté le plus haut score sur les sites nord américain de critiques par les internautes lors de la saison 4. Un vrai moment de détente, une série réaliste, sombre, bien écrite, avec de bons acteurs. On rit, on est émus, l’action est là. Que demander de plus ?

 

  

Titre : The Wire / Sur écoute
Saison : 1 (2002)
Durée : 13 épisodes de 55 minutes
Origine : U.S.A, diffusé par HBO
Genre : Policier
Réalisateur : Une dizaine de réalisateurs différents se succèdent au gré des épisodes

Acteurs : Dominic West, Reg E.Cathey, John Doman, Aidan Gillen, Clark Johnson


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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