Titre : Saamy / சாமி
Année : 2003
Durée : 2h52
Origine : Inde
Genre : Action / Policier / Romance
Réalisateur : Hari
Acteurs : ‘Chiyaan’ Vikram, Trisha Krishnan, Srinivasa Rao Kota, Vivek, Vijayakumar, Ramesh Kannaa, Delhi Ganesh, Ponnambalam, Manorama, Thyagu, Sumithra
Synopsis : Arusaamy (Vikram) est le commissaire adjoint de la police de Tirunelveli. Depuis son arrivée, la criminalité a diminué de manière radicale. Jusque là incorruptible, il décide d’accepter des pots-de-vin de la part d’Annachi (Srinivasa Rao Kota), un politicien véreux et influent.
Avis de Laurent : Premier film d’Hari (Aaru, Ayya), Saamy est l’un des plus gros blockbusters de l’année 2003 dans le sud de l’Inde. Superstar Vikram (Dhool, Anniyan) incarne Arusaamy, mix improbable entre Saddam Hussein et l’Inspecteur Harry, qui est un flic violent et incorruptible. Afin d’approcher Annachi, un politicien véreux, il accepte des pots-de-vin qui vont semer le doute chez Bhuvana (Trisha Krishnan), une étudiante lui ayant tapé dans l’œil, qui hésite entre amour et méfiance. Après avoir été vénéré par la population de Tirunelveli pour avoir nettoyé la ville de la pègre, Arusaamy est injustement catalogué comme policier à la solde des malfrats. Ce simple prétexte servira de détonateur à Arusaamy qui va dégommer la racaille à grand coup de mandales et de coups de pieds retournés (imaginez un peu la souplesse du bonhomme).
A la fois polar hard boiled, comédie grasse et romance des familles, Saamy montre encore une fois la suprématie des films produits dans le sud de l’Inde dans le domaine de l’action et de la démesure. Chaque geste poseur de Vikram est calibré dans le moule d’un Rajnikant des grands soirs. Regard de braise caché par des Ray Bans surdimensionnées, moustache ravageuse, abdos remplis de lipides … la classe comme on n’en voit pas ailleurs que dans le Tamil Nadu. La réalisation d’Hari est soignée lorsqu’il s’agit de distribuer les beignes à la vermine mais trop hasardeuse lorsqu’il oscille maladroitement entre romance et comédie. Saamy passe ainsi de l’actionner jubilatoire à un produit bancal et mal rythmé. Dommage car la première partie, toute en nervosité, annonçait du très lourd pour les amateurs de castagne à l’indienne. On notera de très sympathiques scènes musicales dont Pudichirukku, une hallucinante séquence de drague où Vikram joue les gros pervers pendant que Trisha Krishnan marche à quatre pattes en remuant de manière animale un popotin plein de désir.
Saamy est, au final, un film quelque peu décevant qui ne tient pas toutes ses promesses mais qui divertit sans forcer. De toute façon, cela suffit pour étaler la concurrence produite à Bollywood qui a prostitué son style afin de flirter avec un public occidental qui n’a aucune idée de ce qu’est véritablement le cinéma populaire indien.
Note : 5/10
