Un homme forme un petit groupe de mercenaires pour retourner au Vietnam afin de sauver un village d’une possible destruction totale à cause d’un groupe de militaires communistes avides de meurtres, de tortures et de viols…
Avis de Cherycok :
Lorsqu’on s’attaque à une obscure production philippine ultra rare, même pas référencée sur IMDB, que les plus éminents spécialistes de la toile (hum) estiment dater de 1987, dans une version tirée d’une VHS usée, qui plus est doublée en espagnol, faut déjà en avoir envie et se préparer un minimum. Comme rien ne m’arrête dans mon envie de parler de films dont tout le monde se fiche éperdument (à part peut-être Laurent), me voilà embarqué dans ce Eagle of the Jungle.
Alors, qu’est-ce que c’est ce que c’est que ce film. La première chose à laquelle on a droit, c’est à un des meilleurs festivals de cabines toutes aussi peu charismatiques les unes que les autres avec en bonus un festival moustaches / moumoutes frisées qui va permettre de patienter en attendant que l’action arrive. Car c’est long, très looooooooong à démarrer, il faut attendre la 28ème minute pour avoir le premier coup de feu et la 35ème pour le premier vrai gunfight. Du coup, on réfléchit franchement à abuser du bouton avance rapide de la télécommande… On sent également le tournage ultra rapide avec un budget riquiqui : une forêt, quatre pauvres maisons en bambou en guise de village, la location d’un hélico pour un jour et le tour est joué.
Malgré tout, lorsque ça se met à canarder, ça canarde bien. Enfin, façon de parler, on reste dans un vieux bis philippin bas de gamme, mais au moins c’est généreux avec un final qui donne tout, rythmé, dans lequel ça pète de partout. C’est complètement décérébré mais ça divertit.
Mais dans une série Z philippine de cette époque, on est en droit d’attendre de bien beaux instants nanars. Parce qu’il ne faut pas déconner non plus, on est quand même venu pour en trouver. Et il y en a de biens beaux. Citons en vrac des morts qui bougent parfois encore, des figurants qui se contentent d’agiter une pauvre mitraillette qui semble en plastique sans le moindre effet de feu au bout du canon… quand ils ne perdent pas leur chapeau en essayant tant bien que mal de le faire tenir en place… Des mercenaires tout aussi collector qui se pissent dessus, qui mitraillent des enfants sans réfléchir pensant que c’était des militaires vietnamiens qui se cachaient, sans parler de la castration la plus mal joué du cinéma.
Le film sait également faire preuve d’un anticommunisme primaire, à tel point que ca en devient n’importe quoi. De la torture, parce que le communiste est toujours très méchant. Du viol, parce que le communiste est toujours très obsédé, et des dialogues parfois ultra vulgaire, parce que le communiste doit être insulté comme il se doit. Mention spéciale au passage où le chef des rouges aime tellement le rouge qu’il boit une boisson rouge en posant devant un drapeau rouge.
Sans tomber à aucun moment dans le nanar de compétition (dommage…), Eagle of the Jungle comporte assez de moments foireux à tous les étages pour retenir l’attention de l’amateur de mauvais film sympathiques. Et ça tombe bien, c’est ce que j’étais venu chercher !
Note :
Note nanar :
Titre : Eagle of the Jungle / El Aguila de la Jungla
Année : 1987
Durée : 1h22
Origine : Philippines
Genre : C’est la guerre mon Colonel !
Réalisateur : Henry S. Cruz
Acteurs : Dante Varona, Jim Dixson, Bruce Thomas, Joe Fischer, Peter Kolloch, Kenneth Bruce, Albert Bronsky, Rob Denny, Frank Campbell, Tony Cooper, Stefan Thoma, Lola Rodriguez, Ernie David, Usman Hassim, Alex Donna, Ben Morro
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