Shiva est une petite frappe qui vit d’amour, d’arnaques et d’eau fraiche. Secondé par 2G, avec qui il élabore ses plans rocambolesques, il détrousse les honnêtes habitants de Bombay … jusqu’au jour où il croise par hasard le regard ravageur de la belle Paro. Alors que son plan drague est sur le point d’aboutir, il se retrouve malhonnêtement en possession d’un coffre qui devrait normalement contenir de quoi subvenir à ses besoins pour de longs mois. Le problème, c’est que ce coffre ne contient comme seul trésor une petite fille endormie qui, en se réveillant, semble confondre Shiva avec son père …
Au même moment, une bande de gangsters peu recommandables cherche à liquider coûte que coûte Shiva sans que celui-ci ne comprenne les raisons de tant de haine. Ce dernier consacre alors son temps libre à s’occuper de sa « fille adoptive » et à distribuer des mandales à la racaille qui ose croiser son chemin.
Avis de Laurent :
Loin des stéréotypes habituellement proposés par les studios de Bombay, Rowdy Rathore est l’exemple même qu’un bon massala n’est pas forcément synonymes de sentiments dégoulinants et de prévisibilité outrancière. Remake d’un film initialement telugu (Vikramarkudu), il a été produit par un Sanjay Leela Bhansali qui n’a plus rien à prouver, et réalisé par Prabhu Deva Sundaram (a.k.a. le Michael Jackson indien) qui connaît toutes les ficelles du métier (tour à tour chorégraphe, acteur, réalisateur durant sa riche carrière). Prabhu Deva Sundaram n’est pas du genre à brider ses idées à l’écran et il sait retranscrire un savoir faire typiquement labellisé « action made in Tamil Nadu » pour le plus grand plaisir du cinéphile aventureux. Prabhu Deva Sundaram propose un récit quelque peu bancal (quel doux euphémisme quand on se remémore les raccourcis scénaristiques douteux) avec une succession de situations savoureusement invraisemblables. Une histoire de gangster au grand cœur, amoureux et père adoptif sans vraiment le vouloir qui va se révolter face à la pègre locale. Ce scénario n’est qu’un prétexte fumeux qui n’a pour but que de distiller de la bonne grosse séquence d’action dans un environnement massala classique.
Comme bien souvent avec le cinéma indien, Rowdy Rathore peut se suivre en découpant à la machette le film en deux (ou à la disqueuse pour ceux qui ont pu voir la chose ah ah ah !). Une première partie agrémentée de comédie et d’amours platoniques et une seconde partie 100% ass kicking et « on fire » dans laquelle les séquences d’action s’enchaînent à un rythme effréné. C’est dans cette seconde partie que le métrage se distingue avec un Prabhu Deva Sundaram qui a un sens du cadre digne des meilleurs réalisateurs de westerns spaghettis et qui nous gratifie de plans sortis de nulle part. Les origines tamoules du réalisateur se déchiffrent aisément à l’écran pour le meilleurs (les séquences de bastons indescriptibles et survitaminées) et parfois le pire (le montage foireusement hype avec ses successions de ralentis et d’accélérations à l’indienne). On retrouve dans le rôle de Shiva un Akshay Kumar (Dil To Pagal Hai, Tashan, 8×10 Tasveer) en roue libre et athlétique qui distribue les punchlines au même rythme que les mandales et autres coup de santiags dans les couilles !
Prabhu Deva Sundaram propose aussi quelques séquences musicales mémorables avec, pour illustration, un « Aa Re Pritam Pyaare » envoutant et accrocheur. On retrouve son passif de chorégraphe au service d’une bande son signée Sajid-Wajid de haut niveau !
Rowdy Rathore est en définitive un film généreux qui devrait plaire aux amateurs de castagne peu exigeants en ce qui concerne les lacunes scénaristiques. Une bonne grosse friandise en somme avec laquelle on s’amusera à voir et à revoir les grosses séquences de bastons à un contre dix avec son lot de cascadeurs utilisés comme consommable à bas prix.
Titre : Rowdy Rathore
Année : 2012
Durée : 2h24
Origine : Inde
Genre : 100% ass kicking
Réalisateur : Prabhu Deva Sundaram
Acteurs : Akshay Kumar, Sonakshi Sinha, Nasser, Supreeth Reddy
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