[Avis] Techno Warriors, de Philip Ko

Titre : Techno Warriors
Année : 1998
Durée : 1h26
Origine : Hong-Kong / Philippines
Genre : Jeu video live
Réalisateur : Philip Ko

Acteurs : Darren Shahlavi, Tamara Guo, Winston Ellis, James Ha, Monsour del Rosario, Philip Ko, simon Yeung, Alan Chan, Thorsten Nickel

Synopsis : Dans le futur, des personnages d’un jeu vidéo de combats se contrôlent eux même et tentent de pénétrer dans le monde réel. C’est le boulot des Techno Warriors de les empêcher de conquérir le monde avec l’aide d’un spécialiste du jeu en question. Vont-ils y parvenir à renvoyer le clan des Black Ninjas dans le monde virtuel auquel ils appartiennent ? Leur combat ne fait que commencer…

Avis de Cherycok :
Qu’est-ce qu’on ne trouve pas quand on fouille un peu dans les filmographies obscures de certains réalisateurs… Et lorsque par le plus grand des hasards, en regardant celle de de Philip Ko, je tombe sur ce Techno Warriors au scénario improbable, et qui en plus a eu droit à une suite, je me suis empressé de le rechercher car il y avait moyen d’être en présence d’un bon gros nanar sur lequel il y a moyen de bien se fendre la poire. Et ce fût le cas tant ce film est une expérience vraiment particulière à vivre…

Première chose à signaler tout de même, c’est que le budget du film devait être ultra limité et cela s’en ressent sur absolument toutes les scènes à commencer par les décors qui se comptent sur les doigts de la main : une plage, une cascade, une caverne, une longue rue déserte et… c’est à peu près tout. Toute l’action du film passe par ces endroits qu’on voit revenir sans arrêt.
Autre point, les costumes low-cost complètements foireux à base de trucs mal cousus, de carton (mal) peint et de bouées gonflables (si si) avec une mention spéciale pour les accoutrements des ninjas en une matière qui s’apparente à du papier crépon, des ninjas par ailleurs multicolores alors qu’ils appartiennent tous au clan des Ninjas Noirs (cherchez l’erreur). C’est tellement une catastrophe que ça en devient franchement fendart à regarder. Et c’est sans vous parler des motos déguisées façon Mad Max 2 avec des pièces plastiques qui menacent de tomber au moindre petit coup de vent. On se dit que Philip Ko n’a eu peur de rien, et certainement pas du ridicule.

Puisqu’on se trouve dans une sorte de jeu video live, ce dernier a du se dire que piller bon nombre d’idées dans les jeux de baston typiques des années 90, voire même carrément dans des mangas cultes de cette époque, ça serait bien plus stylé… On a donc droit à un personnage carrément pompé sur celui de Bison dans Street Fighter 2 avec son costume rouge, des ninjas jaunes ou verts faisant directement référence dans leur look aux personnages de Scorpion et Reptile dans Mortal Kombat, certains qui pompent directement leurs mouvements, effets visuels à l’appui, chez SNK avec des jeux tels que Fatal Fury ou King of Fighters. Et c’est sans parler de certains passages tout droit sortis des Chevaliers du Zodiaque lorsque le grand maitre de Shinryu médite près d’une cascade alors que ce dernier s’y entraine… le tout avec des effets spéciaux dignes d’un Mr Vampire voire même d’un Zu qui lui est sorti plus de 15 ans plus tôt…
On nage en plein n’importe quoi, sans vous parler du scénario con comme ses pieds rempli d’incohérence et dont on a l’impression qu’il est abandonné en cours de route tant le film ne devient rapidement qu’une succession d’affrontements tellement moisis qu’ils en deviennent géniaux.

On a beau deviner les artistes martiaux vraiment très doués, Darren Shahlavi en tête (le méchant dans Tai Chi II ou encore Bloodmoon avec Gary Daniels), la mise en scène plombe l’ensemble de manière magistrale. Filmé avec les pieds, avec une caméra non stop en mouvement qui donne rapidement la gerbe, et qui ne s’arrête que pour faire des plans fixes inclinés qui doivent vraiment plaire au réalisateur, les scènes d’action sont pourtant très généreuses (et nombreuses), bien nerveuses, et surtout partant souvent dans le grand n’importe quoi avec abus de câbles et d’effets spéciaux ultra kitchs (voir plus haut).
Et pour couronner le tout, ils sont blindés de faux-raccords vraiment très visibles : des éléments de décors qui disparaissent d’une scène à l’autre, des roulettes bien trop visibles lorsqu’une moto se couche et continue de glisser sur son flanc comme par magie, j’en passe et des meilleurs. Ils sont tellement nombreux que les petits gars d’Allocine pourraient consacrer une émission Faux-Raccord entière sur ce film.

Comment prendre au final ce Techno Warriors tellement foutraque qu’il en devient mythique… Tout est tellement foireux qu’en le prenant au 2ème ou 3ème degré, il en devient franchement à mourir de rire. Philip Ko frappe fort, très fort même en terme de nanar atomique et je ne suis que plus curieux de découvrir le 2ème volet surtout qu’il comporte en plus au casting la toujours excellente Yukari Oshima.

Note : 1/10
Note nanar : 8/10

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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