[Avis] Gadar – Ek Prem Katha, d’Anil Sharma

Titre : Gadar – Ek Prem Katha / गदर एक प्रेम कथा
Année : 2001
Durée : 3h06
Origine : Inde
Genre : Action / Romance / Drame
Réalisateur : Anil Sharma

Acteurs : Sunny Deol, Amisha Patel, Amrish Puri, Suresh Oberoi

Synopsis : Août 1947, l’Inde subit une douloureuse partition avec la création de l’Etat du Pakistan de part et d’autre du pays. Durant ce tragique événement, plusieurs millions d’indiens vont connaître l’exode pour rejoindre l’un ou l’autre des nouveaux Etats en fonction de leurs affinités confessionnelles. À Amritsar, les hindous traquent les musulmans pour répondre au massacre d’hindous, venus du Punjab du Nord, orchestré par la population musulmane. C’est alors que la famille musulmane de Sakeena (Amisha Patel), décide de rejoindre le Pakistan pour leur sécurité. À la gare, à cause de l’agitation ambiante, Sakeena est séparée de ses parents et est poursuivie par des hindous et des sikhs prêts à la massacrer. Tara Singh (Sunny Deol), de confession sikh et en deuil depuis que sa famille ait été tuée par des musulmans, la sauve d’une mort certaine. Sakeena, persuadée de la mort de sa famille, épouse Tara Singh en Inde avec qui elle aura un fils. Un jour, elle découvre en lisant le journal que son père (Amrish Puri) est toujours vivant et qu’il administre la ville de Lahore. Sakeena décide alors de retrouver sa famille au Pakistan.

Avis de Laurent : Présenté comme une romance sur fond de partition entre l’Inde et le Pakistan, Gadar – Ek Prem Katha d’Anil Sharma (Ab Tumhare Hawale Watan Saathiyo et The Hero: Love Story of a Spy) situe son intrigue au moment des événements les plus tragiques de l’histoire contemporaine du sous-continent asiatique.

En 1947, Tara Singh (Sunny Deol), est conducteur de camion. Il rencontre Sakeena (Amisha Patel), pendant une nuit de massacre entre hindous et musulmans à Amritsar en Inde. Le drame a lieu durant le plus grand et le plus dramatique transfert de population répertorié à ce jour. Contrairement au subtil et modéré 1947 : Earth de Deepa Mehta (Fire) réalisé quelques années auparavant et traitant des mêmes agitations interethniques, Gadar – Ek Prem Katha se lâche à l’excès. En effet, la ligne rouge du nationalisme primaire est franchie à plus d’un titre. De toute façon, lorsque l’on a l’un des frères Deol au casting, on peut s’attendre, au mieux, à un film fascisant (GARV – Pride and Honour à titre d’exemple) et, au pire, à un film outrancièrement patriotique (Ab Tumhare Hawale Watan Saathiyo pour n’en citer qu’un). Et Gadar – Ek Prem Katha a donc l’immense « qualité » de jouer sur ces deux tableaux en même temps. Si tous ces aspects ne vous rebutent pas, vous avez matière à jubiler de plaisir pendant plus de 3 heures. En effet, Gadar – Ek Prem Katha est totalement « on fire », violent, subversif, radical et outrancier. La première partie du film alterne équitablement romance des familles et massacres interethniques en territoire indien. La seconde partie, qui se déroule au Pakistan avec une Amisha Patel séquestrée par un père retrouvé, oscille entre brûlot patriotique et actionner bourrin à l’indienne. Sunny Deol pète littéralement une durite et change entre temps radicalement de discours. Jusque là conciliant et pragmatique sur la question de la partition, le voilà transformé en bête de foire : mix improbable entre Sylvester Stallone et Bud Spencer. Durant la dernière heure, son sport favori sera le lancer de Pakistanais enchaînant strike sur strike. Et la cerise sur le gâteau de ce film, déjà bien surréaliste, est un mémorable combat entre Sunny Deol et plusieurs centaines de Pakistanais enragés sur fond de « Gloire à l’Inde » ! Gadar – Ek Prem Katha bastonne à l’ancienne (rappelons que Matrix a tué le cinéma d’action indien moderne) et enchaîne des séquences visuelles formidables à la pyrotechnie impressionnante. Les gunfights sont nombreux et ce fourre-tout excessif se termine en apothéose lors d’une longue séquence finale dans un train lancé à toute vitesse.

Si vous mettez de côté votre déontologie politique, Gadar – Ek Prem Katha est tout simplement un indispensable du cinéma indien. Réservé toutefois à un public averti.

Note : 6/10

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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