[Avis] Stacy, de Tomomatsu Naoyuki

Titre : Stacy
Année : 2001
Durée : 1h20
Origine : Japon
Genre : Zombies
Réalisateur : Tomomatsu Naoyuki

Acteurs : Tsutsui Yasutaka, Omi Toshinori, Hayashi Chika, Kato Natsuki, Hotaru Yukijirou et Uchida Shungiku

Synopsis : Dans un futur proche, une étrange maladie touche toutes les jeunes femmes lors de leur passage à leurs 16 ans. D’abord atteintes par le Near Death Hapiness qui les rend constamment joyeuses, elles meurent ensuite avant de revenir en zombies, appelées les Stacy. Un docteur annonce que la seule façon de les tuer est de les découper en 165 morceaux. Peu de temps avant de mourir, une jeune femme décide de passer sa dernière semaine avec un marionnettiste.

Avis de Rick :
Stacy est le second métrage de Tomomatsu Naoyuki après le très étrange, très violent, et surtout très mauvais Eat the Schoolgirl. Heureusement depuis le réalisateur nous aura donné quelques métrages de bien meilleure qualité sans pour autant atteindre des sommets (Maid-Droid, Vampire Girl VS Frankenstein Girl qu’il a écrit et coréalisé, les deux premiers Ero Kowai Kaidan). Bref, après son provocateur et raté premier film, Tomomatsu revient avec un film de zombies référentiel, un peu comique, mais surtout très étrange, et a bonne réputation. Le ton du métrage est donné dés les premiers instants. Une jeune femme meurt, puis revient à la vie en Stacy, pour manger tout ce qu’elle peut trouver (dans la scène d’ouverture, ce sont des enfants). Ceci a lieu partout dans le monde. Gore humour et clins d’œil sont au rendez vous, mais malheureusement pas seulement. En effet, un scientifique annonce publiquement à la télévision que le seul moyen de tuer définitivement les Stacy est de les découper en 165 morceaux. En attendant, l’armée a créé une unité d’élite afin d’éliminer ces zombies : les Romero. Hommage bien entendu à George A. Romero, réalisateur de la saga des morts vivants, et créateur du genre. Ce genre d’hommage revient souvent dans le métrage. Lors d’une publicité, une jeune femme avec un costume de lapin essaye de nous vendre une tronçonneuse pour mieux tuer les Stacy. Tronçonneuse appelée « Le bras droit de Bruce Campbell 2 ». Des hommages ou clin d’œil, il y en aura d’autres, que ce soit dans des dialogues avec une référence au Jour des Morts Vivants, ou par certaines actions avec un hommage à Re-Animator. Oui, Tomomatsu connaît ses classiques, parsème son film d’hommage et de quelques scènes gore bien senties et franchement bien foutues, comme il le refera cette année avec son Bite me if you love me (aussi renommé Rape Zombie). On aura des bras coupés,  des yeux crevés, des morsures, des giclées de sang, des impacts et tant d’autres. Au niveau du gore, le film remplit totalement son contrat.

Mais à part le gore et les hommages, que contient le film de Tomomatsu ? Pleins de choses justement, et c’est peut être le problème. Voulant traiter de différents sujets et surtout n’hésitant pas à changer le ton de son métrage assez régulièrement, Tomomatsu ne parvient pas à passionner le spectateur sur toute la durée, ou du moins à le faire adhérer à chaque partie de son métrage. Entre deux scènes d’attaques et deux scènes de dégustation parfois bien foutues, Tomomatsu veut nous parler de trois autres histoires. D’un coté, nous avons un jeune homme qui s’engage chez les militaires, désireux de retrouver une jeune femme que sa sœur lui avait présenté et qui depuis est devenue une Stacy. Enfermée dans le complexe qui sert de base aux militaires, le jeune homme voudra en quelque sorte la retrouver pour vivre l’amour… Chose qui ne sera pas très bien vue par les autres militaires, plutôt partants pour découper les corps et faire des expériences sur eux. Cela rappelle beaucoup le cinéma de Romero en tout cas. D’un autre côté, le réalisateur nous montre un autre groupe souhaitant exterminer les Stacy, constitué de trois jeunes femmes qui ne vont sans doute pas tarder à se transformer elles aussi. Partie sans aucun doute la moins intéressante du récit, mais pas la plus étrange. Car là où le réalisateur surprend assurément, c’est avec sa troisième histoire, qui rompt totalement avec tout le reste du récit, que ce soit en matière de thèmes, de rythme, de ton. Car si la démarche des zombies, le point de départ de l’histoire, où les trois femmes voulant exterminer les Stacy sont traités avec pas mal d’humour, la troisième histoire se révèlera encore différente.

Dans cette partie, nous suivons donc une jeune femme atteinte par le syndrome de bonheur, donc approchant de sa mort, puis de sa renaissance en Stacy. Et cette jeune femme va vouloir passer sa dernière semaine avec un homme, un marionnettiste, qui passe la plupart de son temps seul avant de lui demander de la tuer quand elle reviendra en Stacy. Beaucoup plus lente, sans humour, doté d’une ambiance vraiment étrange, cette partie tranche totalement avec le reste à tous les niveaux. Même au niveau de la mise en scène, de l’usage des couleurs et de la musique. Cette partie utilise des couleurs beaucoup plus colorées, ne fait quasiment jamais intervenir l’humour (ou alors nous n’avons absolument pas le même) et se permet des envolées assez étrange au niveau de la musique. Autant le dire, cette partie donne l’impression parfois de se retrouver devant une petite histoire d’amour à la musique volontairement énervante. L’actrice aura beau fournir un bon travail pour nous montrer qu’elle souffre du syndrome de bonheur approchant la mort, mais elle en devient rapidement énervante. Si bien qu’en passant sans arrêt d’un ton à l’autre, d’une intrigue à une autre, et ce un peu à l’aveuglette (soyons honnête, Tomomatsu n’a pas le talent d’un Sono pour les changements de ton), Stacy s’en retrouve grandement déséquilibré, et le temps paraît parfois long. Entre deux passages gores, deux petites notes d’humour, ou deux images sortant provenir d’un tout autre film, Stacy parvient à ennuyer, ce qui est un comble vu sa courte durée (1h20). Il reste une curiosité intéressante, non dénuée d’intérêt, sympathique, mais trop étrange et inégal pour faire partie des grands films du genre.

 

Note : 6/10

Un film très étrange, qui parfois ennuie, parfois hypnotise, parfois énerve, fait rire aussi.

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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