[Avis] Phoonk, de Ram Gopal Varma

Titre : Phoonk
Année : 2008
Durée : 1h54
Origine : Inde
Genre : Horreur
Réalisateur : Ram Gopal Varma

Acteurs : Abhishek Anu Ansari, Shrey Bawa, Ahsaas Channa, Kenny Desai, Lillete Dubey, Zakir Hussain, Kishore Kadam, Bharat Kaul, Ashwini Khalsekar, Amruta Khanvilkar, K.K. Raina, Javed Rizvi, Shankar Sachdev, Jyoti Subhash, Sudeep, Ganesh Yadav

Synopsis : Rajeev (Sundeep) est un ingénieur qui gère un important chantier de construction. Athée convaincu, il a du mal à comprendre la croyance de ses employés ainsi que sa femme Aarti (Amruta Khanvilkar) et sa mère (Jyoti Subhash) aux différentes superstitions qui régissent la société indienne. Après une violente altercation impliquant Rajeev avec deux de ses employés accusés de fraude, Raksha (Ehsaas Channa), la fille de Rajeev, semble tout d’un coup possédée par une puissance maléfique.

Avis de Laurent : Réalisateur / Producteur particulièrement à l’aise lorsqu’il s’agit de décrire la pègre indienne à Mumbai, Ram Gopal Varma n’a par contre pas réussi à convaincre pleinement dans le genre horrifique. Réalisateur du très exotique Raat (1992) ou encore du très efficace Bhoot (2003), Ram Gopal Varma est malheureusement aussi responsable des très moyens films à sketchs Darna Mana Hai (2003) et Darna Zaroori Hai (2006) ainsi que du lamentable Vaastu Shastra (2004). Phoonk marque donc le grand retour du génial réalisateur telugu dans l’univers très codifié du cinéma d’épouvante. Comme on pouvait s’en douter, la maîtrise technique est encore au rendez-vous avec des plans de caméra sortis de nulle part, des travellings d’une terrible efficacité ainsi qu’une bande son très travaillée. Rien de radicalement surprenant de ce côté-là. Concernant le récit, Ram Gopal Varma et le scénariste Milind Gadagkar ne se sont, par contre, pas trop fracassés les méninges avec le thème de la fille possédée façon l’Exorciste de William Friedkin qui reste encore un film inégalé. Phoonk reprend donc toutes les ficelles du genre avec bien entendu la voix démoniaque sortant de la bouche de la jeune Ehsaas Channa (je ne vous parlerai pas de l’abominable post-synchro) ainsi que des indispensables séquences de lévitations au dessus du lit. Phoonk ne révolutionne pas vraiment le genre, qui plus est la direction d’acteur peu convaincante n’aide pas le spectateur à entrer dans le film. Dommage, d’autant plus que Bhoot avait le mérite de proposer quelques scènes frissonnantes assez efficaces. On notera aussi quelques effets spéciaux bricolés plus ou moins réussis.

Malgré tous ces défauts majeurs pour apprécier à sa juste valeur tout bon film d’horreur qui se respecte, il est impossible de ne pas attribuer à Phoonk un capital sympathie évident. En effet, Ram Gopal Varma intègre à son récit de nombreux éléments intrinsèques à la culture indienne tels que tout ce qui a attrait aux superstitions et à la magie noire qui sont salutaires. De plus, alors que les derniers films de Ram Gopal Varma s’éloignaient des standards cinématographiques indiens pour coller aux repères hollywoodiens plus exportables, Phoonk propose une Intermission ainsi qu’un petit clip musical qui sont loin d’être superflus.

En définitive, Phoonk reste un film à découvrir, ne serait-ce parce qu’il a le mérite de présenter le potentiel culturel indien dans le film d’épouvante. On attend cependant bien plus d’un Ram Gopal Varma qui n’a jamais été autant prolifique alternant avec une régularité déconcertante succès critiques et bides artistiques.

Note : 4/10

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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