[Avis] Une vie toute neuve, de Ounie Lecomte

Titre : Une vie toute neuve / A brand new life
Année : 2009
Durée : 1h32
Origine : France / Corée du sud
Genre : Drame

Réalisateur : Ounie Lecomte

Acteurs : Saeron Kim, Do Yeon Park, Park Myeong Shin, Sol Kyung-Gu…

Synopsis : Séoul, 1975. Jinhee a 9 ans. Son père la place dans un orphelinat tenu par des soeurs catholiques.
Commence alors l’épreuve de la séparation et la longue attente d’une nouvelle famille. Au fil des saisons, les départs des enfants adoptés laissent entrevoir une part du rêve, mais brisent aussi les amitiés à peine nées.
Jinhee résiste, car elle sait que la promesse d’une vie toute neuve la séparera à jamais de ceux qu’elle aime.

Avis de Jang Gerald : Voici un « petit » film qui aurait largement mérité une place de choix lors du festival de Cannes, plutôt que d’être séléctionné hors compétition.
D’abord parce que les (bons) films indépendants coréens se font rares, ensuite parce que ce film est le fruit d’une cinéaste de talent, un premier éssai plus que concluant, sous la tutelle du grand Lee Chang-Dong, ici producteur mais également impliqué dans le scénario.

Ounie Lecomte est une réalisatrice d’origine coréenne, adoptée dès son enfance par un couple de français, elle signe donc avec Une vie toute neuve, son premier film, mais aussi et surtout une oeuvre autobiographique.
Les mauvaises langues diront que c’est un énième drame tiré d’une histoire vraie (donc largement au dessus de la réalité), afin d’attirer le public avide d’émotions faciles, mais il n’en est rien
En effet, les producteurs ne se serviront d’aucunes accroches raccoleuses lors de la promotion du film, que ce soit sur l’affiche ou dans la bande annonce où la mention « histoire vraie » est bien souvent aussi voyante que le titre lui-même (personnellement je n’ai appris la chose qu’en voyant l’excellente interview de Ounie Lecomte présente sur le dvd, aussi intéréssante qu’un making de 3heures ! ).

Il est d’ailleurs important de noter que c’est Lee Chang-Dong qui poussera Ounie Lecomte a instauré une éspèce de dramaturgie tout en gardant la même structure narrative, d’où émèrge quelques scènes chères au réalisateur de Pepermint candy et Oasis.
Ounie Lecomte invite donc le spectateur à ressentir diverses émotions, à travers le regard de Jinhee (son regard donc), cette fillette de 9ans abandonnée du jour au lendemain par son père, cet homme incarné par le grand Sol Kyung-Gu (acteur fétiche de Lee Chang-Dong justement, qui n’hésite pas à cabotiner dans le pénible The last day), ou plutôt cette ombre tant la caméra évite le visage durant les premières minutes pleines de tension, hormis le temps d’un regard, le dernier entre lui (honteux) et sa fille (perdue), celui de l’abandon.

Ce qui est également intéréssant, c’est cette distance vis à vis des protagonistes, un traitement « éloigné » où les comportements, le passé, l’avenir des uns et des autres restent totalement occultés, afin de mieux coller au récit, qui je le rappelle est vécu par une fillette de 9ans, jouée à la perfection par l’étonnante Kim Saeron, désarmante de naturel, que l’on retrouvera plus tard dans le passable The man from nowhere.

Une vie toute neuve est une oeuvre délicieusement mélancolique,  âpre par moment, où la nécéssité de garder espoir est inévitable afin de cheminer vers un avenir plus radieux, amenant à une renaissance (magnifique scène où la petite essaye de s’enterrer), certes douloureuse, mais essentielle.

Une belle leçon de vie…et de cinéma !

Note : 9/10

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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