Titre : The Adventures of Iron Pussy
Année : 2003
Durée : 1h30
Origine : Thaïlande
Genre : Comédie / Action / Espionnage
Réalisateur : Apichatpong Weerasethakul
Acteurs : Michael Shaowanasai, Siriyakorn Pukkavesh, Krissada Terrence, Theerawat Thongjitti
Synopsis : Iron Pussy est une espionne qui infiltre des trafiquants de drogue pour le compte de son gouvernement.
Avis de Laurent : Film complètement à part dans la filmographie d’Apichatpong Weerasethakul (Mysterious Object At Noon, Blissfully Yours, Tropical Malady ou encore Syndromes and a Century) The Adventures of Iron Pussy est, un peu à l’instar [D]es Larmes du Tigre Noir, un sympathique hommage au cinéma thaïlandais des années 50 à 70 (âge d’or pendant lequel Mitr Chaibancha ou encore Sombat Metanee pulvérisaient le box-office local).
Contrairement au film de Wisit Sasanatieng, qui jouait sur le décalage pictural pour assumer son hommage, Apichatpong Weerasethakul ose clairement le tournage à l’ancienne. Quel plaisir de voir un réalisateur affirmer sa nostalgie sans se cacher derrière la stylisation à outrance! The Adventures of Iron Pussy propose donc son lot de bastons à l’ancienne, de passages musicaux d’un autre temps, d’une post-synchro appuyée et d’effets spéciaux en papier crépon. Il n’y a qu’en Thaïlande où on peut retrouver un réalisateur respecté par l’intelligentsia festivalière présenter, comme personnage principal, un travesti tout droit sorti d’une production John Waters. Un vrai témoignage de cinoche thaïlandais se doit de proposer son quota de ladyboys.
Alternant actes de bravoures et séquences diablement déjantées et provocatrices, on pourra tout de même reprocher au film d’Apichatpong Weerasethakul de manquer de rythme sur la durée. Un comble pour ce virtuose de la caméra contemplative qui réussit à chaque réalisation à arrêter le temps. Heureusement, l’intro et la séquence finale sont du concentré de Red Bull distillé.
Au final, Apichatpong Weerasethakul s’émancipe admirablement des codes qui marquent son cinéma indépendant si particulier, et The Adventures of Iron Pussy fait vraiment honneur à son réalisateur. N’oublions pas que cet objet filmique non identifié a été en partie produit par Kick the Machine … le top du cinéma indépendant thaïlandais.
Note : 6/10