Tsu est un flic intègre, futur père de famille pour qui la vie est belle. Un jour, des méchants bad guys vont casser une banque et prendre une otage du nom de Gucci, ça ne s’invente pas… Comme il est un bon flic, Tsu va intervenir, poursuivre les méchants, les arrêter, se faire écraser par un tas de ferrailles avant de revenir à la vie sous forme de zombie / fantômes / vampire. Les méchants vont en profiter pour se carapater vite fait et l’otage elle va prendre possession du magot qui va vite devenir la cible d’une chasse au trésor menée par les casseurs et Tsu revenu à la vie.
Avis de Seb on Fire :
The Blue Jean Monster est encore une de ces petites séries B bien décalées typique du cinéma bis HK des eighties / nineties. L’histoire ? Trop long à raconter mais pour résumer c’est une belle foire d’empoigne alternant la comédie, le polar et le film fantastique dans une joyeuse ambiance totalement foutraque et débridée.
Les vingt premières minutes au rythme effréné en sont d’ailleurs représentatives. On passe sans transition aucune d’une scène de vaudeville dans laquelle Buddha lui-même va y perdre son sanskrit. Sur ce on enchaîne sur une scène érotico gastronomique à haute teneur humoristique… les mœurs à Hong Kong ne sont décidément pas les même que chez nous. Ensuite on assiste à l’introduction du side kick comique de rigueur et on en profite pour se moquer gentiment des handicapés avant de passer à une scène de casse ultra violente, membre arraché et « bullet in the head » à l’appui, digne des plus grands polars de l’époque, histoire de présenter les bad guys du film. Déjà, jusque-là ce n’est pas mal mais arrive ensuite une scène de course poursuite motorisée dantesque sur le périphérique hongkongais, le tout apparemment sans autorisation préalable et émaillée de belles grosses cascades au ralenti. Enfin ces vingt premières minutes se clôturent par la mort du héros et sa résurrection. Alors je n’ai pas tout compris au procédé ramenant Tsu à a vie mais bon ce n’est pas bien grave. Seulement voilà le premier surpris dans cette affaire c’est bien Tsu lui-même. Parce que bon, revenir à la vie sous forme de zombie / fantômes / vampire ça peut avoir quelques avantages quand on est flic : Insensibilité à la douleur, force surhumaine, résistance au balles mais ça comporte aussi quelques désavantages de taille dans la vie de tous les jours, pourrissement des chairs, teints blafard, perte de libido, hypersensibilité au soleil, trouble du sommeil, … Je vous laisse découvrir le reste par vous-même
Notre brave héros parvient tant bien que mal à tirer profit de cette situation qui donne lieu à quelques gags sympathiques, le gag des nouilles que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même, un peu de pâte de soja permet de combler les blessures et du fond de teint suffit à donner à Tsu un air humain tout ce qu’il y’a de plus normal. Mais il va bien vite se rendre compte que tout n’est pas aussi simple. En effet pour continuer à « vivre » il doit se recharger en électricité, un peu comme un portable quoi. Ce qui, une nouvelle fois, va donner lieu à de nombreux quiproquos et situations rocambolesques provoquant même une sévère rupture de ton dans le film (Shing Fui On ressassant sa condition et jurant de rester en vie pour assister à la naissance de son enfant et buter les bad guys). Même si on parle beaucoup de comédie, l’action est toujours bien présente et l’histoire en est parsemée. Baston, course poursuite, fusillade, de ce côté, la aussi le cahier des charges est bien rempli. Le final est d’ailleurs pas mal bourrin dans la tradition du genre quoi : un hangar, des bad guys armés jusqu’aux dents, un gentil flic et ses potes ainsi que la traditionnelle femme enceinte qui va accoucher au beau milieu de ce bordel. Le tout est emballé avec savoir-faire par Ivan Lai, un habitué du genre qui respecte les codes de l’époque tant en matière de mise en scène, carrée et efficace car on savait magnifier l’action en ce temps-là et de photographie, filtres bleus à gogo pour les extérieurs tout ça, tout ça… Doublé d’un scénario correct, même si le film part parfois dans le freestyle total, il finit toujours par retomber sur ses pattes pour suivre un fil rouge assez ténu mais suffisamment solide pour ne pas s’effilocher jusqu’à la fin. Enfin comble du bonheur pour les amateurs, on retrouve la toujours généreuse Amy Yip au casting.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le côté fourre-tout typiquement HK ♥ Des gags sympathiques ♥ Les scènes d’action ♥ Bien mis en scène |
⊗ Parfois kitch |
Je n’en dis pas plus mais sachez que The Blue Jean Monster recèle encore bien des surprises et s’impose comme un de ses nombreux bons petits films méconnus qui mérite cent fois le coup d’œil. |
Titre :Spirited Killer / Spitited Boxer
Année : 1991
Durée : 1h30
Origine : Hong Kong
Genre : Comédie fantastique
Réalisateur : Ivan Lai
Scénario : Ng Gam-Hung
Acteurs : Shing Fui-On, Pauline Wong, Gloria Yip, Tse Wai-Kit, Kunimura Jun, Amy Yip, Peter Lai, Amy Wu, Carol Lee, Joey Leung, Sunny Chan, Lo Hung, Mama Hung