[Film] Whispering Corridors, de Park Ki-Hyung (1998)


Alors qu’une institutrice vient de se suicider, les bruits les plus fous commencent à circuler dans l’enceinte d’un lycée privée pour jeunes filles : un fantôme serait à l’origine de ces évènements étranges. Certaines personnes prétendent même l’avoir vu, dans un vieux bâtiment en annexe de l’établissement. Un baraquement condamné, depuis qu’une pensionnaire y est décédée dans de mystérieuses conditions, il y a quelques années.


Avis de Oli :
La sortie coup sur coup de RING au Japon et de WHISPERING CORRIDORS en Corée du Sud a mis un grand coup de pied dans le cinéma d’épouvante au niveau mondial : pour s’en convaincre il suffit de voir que les conséquences se font sentir aujourd’hui encore, et sur tous les continents. Les deux films ont en effet donné un coup de fouet renversant au genre. Tous deux très réussis, ils ont d’ailleurs rarement été égalés depuis.

Deux succès donc, mais pourtant les deux titres ne jouent pas exactement sur le même tableau : si RING joue à fond la carte du stress et de l’épouvante, WHISPERING CORRIDORS s’attarde davantage sur les personnages, dont la psychologie est abordée ici de manière très pointue. La recette est appliquée avec merveille, et le spectateur se retrouve immanquablement happé par l’intrigue en forme de drame sur l’amitié et sur cette fragilité inhérente à la jeunesse. Une fragilité le plus souvent habilement dissimulée… avant que l’on s’aperçoive enfin de la réalité des peines, de la matérialité des douleurs. Hélas, la prise de conscience intervient souvent trop tard, lorsque l’être aimé est parti : son corps envolé, est-il toujours possible de soigner son cœur ?

C’est avec ce point de départ que le réalisateur a tissé l’intrigue de son film. Comme je l’ai déjà précisé, l’histoire s’attarde plus sur les relations difficiles que connaissent les jeunes filles, que sur les apparitions fantomatiques. Bien entendu l’atmosphère est très tendue, mais Park Ki-Hyung a préféré traiter son sujet de manière très sobre : pas d’effets appuyés (ou si peu), pas de plans poussifs où l’on s’attend à voir surgir une main exsangue à chaque coin de couloir. Cette sobriété de ton, elle sera le plus souvent mise au placard par les films d’épouvante qui vont suivre, dans l’Asie entière. A quelques exceptions près, et notamment en ce qui concerne MEMENTO MORI, la suite (qui n’en est pas vraiment une) de WHISPERING CORRIDORS. Encore plus touchant, ce WHISPERING CORRIDORS 2 éclipsera un temps le premier du nom, qui n’en méritait pas tant. Ce nouveau succès aura néanmoins un effet pervers : il poussera les producteurs à en faire toujours plus, là où, artistiquement, ça ne s’imposait toujours pas. Un troisième opus sortira alors, en 2003 (WISHING STAIRS), qui sans être complètement raté confirmera l’essoufflement du genre. Et tandis que j’écris ces quelques lignes, un quatrième titre est annoncé…

LES PLUS LES MOINS
♥ On est happé par l’intrigue
♥ Reste sobre
♥ Très bon casting
⊗ …

Sans préjuger de la qualité de ce quatrième film, on peut légitimement craindre le pire. Souhaitons simplement que l’esprit de la série ne soit pas complètement mis de côté. Et puis même si c’était le cas, il vous suffirait alors de vous projeter à nouveau sur WHISPERING CORRIDORS (et sa suite MEMENTO MORI) pour replonger, avec bonheur, dans des histoires sombres, effrayantes, mais qui parviennent néanmoins à dégager un intérêt et une émotion trop souvent sacrifiés par d’autres sur l’autel de l’épouvante.



Titre : Whispering Corridors / 여고괴담
Année : 1998
Durée : 1h45
Origine : Corée du Sud
Genre : Epouvante / Drame
Réalisateur : Park Ki-Hyung
Scénario : In Jung-Ok, Park Ki-Hyung

Acteurs : Choi Kang-Hee, Kim Gyu-Ri, Lee Mi-Yeon, Yoon Ji-Hye, Park Yong-Soo, Kim Yu-Seok, Shin Yi, Park Jin-Hee

 Yeogo goedam (1998) on IMDb


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Auteur : Oli

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