La CIA et la police de Hong Kong font équipe dans la traque du leader terroriste de « L’Armée de Libération » qui a assassiné un ambassadeur américain à Varsovie. La prochaine cible des terroristes est une délégation américaine qui vient d’arriver sur le sol hongkongais.
Avis de Laurent :
Undeclared War a la réputation d’être l’un des films les plus décevants de Ringo Lam. Cependant, que le film soit bon ou mauvais, la véritable question que tout fan est en droit se poser est de savoir si Ringo Lam est une fois de plus On Fire ou non. La réponse ne tarde pas venir puisqu’en moins de 20 minutes le plus furieux des réalisateurs hongkongais aura dégommé dans une église une dizaine d’innocents, explosé un nourrisson à la grenade, placé des bombes terroristes en pleine ville et tué encore quelques innocents en pleine cérémonie d’enterrement (avec un macchabé glauquement éjecté de son cercueil !).
Alors certes Undeclared War est un film mineur dans la riche filmographie de Ringo Lam, mais il s’agit d’une œuvre comportant les thèmes récurrents qui ont fait sa sulfureuse réputation. Le film est noir, violent, nihiliste et finalement visionnaire avec l’évocation d’un terrorisme à l’échelle internationale et d’un monde de plus en plus chaotique depuis la fin de la guerre froide (cette thématique est clairement explicite dans le film). Lors de sa sortie en salle en 1990, on aurait pu trouver le film d’une naïveté absolue, mais avec du recul et suite au traumatisme du 11 septembre 2001 on se rend compte qu’une fois de plus Ringo Lam a vu juste en pointant du doigt les pires instincts de la race humaine (bestialité, violence, racisme, lutte de pouvoir, actes terroristes …).
Le fond est de manière inattendue d’une richesse étonnante. Là où Undeclared War déçoit, c’est dans la forme. Les scènes d’action sont très correctes et parfois très immersives comme peut le témoigner cette furieuse scène d’ouverture (on regrettera seulement la poudre rouge dégagée lors des impacts de balles) … mais ce qui ne prend pas, c’est toute l’internationalisation du film au niveau de l’interprétation. En effet, on a du mal à retrouver une cohésion ou une complicité entre les acteurs hongkongais connus et acteurs occidentaux de second plan. On retrouve pourtant du beau monde comme par exemple Vernon Wells (Mad Max 2, Commando, Fortress), Olivia Hussey (Roméo et Juliette) ou encore Peter Liapis (Ghoulies) mais ils peinent à se lâcher comme il le faudrait et le résultat n’est pas mieux que celui proposé par nos gweilos habituels pourtant moins expérimentés. Leurs jeux respectifs sonnent faux. Et du côté hongkongais, on retrouve l’inégal Danny Lee comme d’habitude dans la peau d’un flic (très mauvais dans ses scènes de baston), associé de Tommy Wong et de la ravissante Rosamund Kwan dans un rôle de journaliste inutile. Ce casting international marque probablement le début de l’exil hollywoodien de Ringo Lam qu’il concrétisera 6 années plus tard en réalisant le sympathique Risque Maximum.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les thèmes récurrents de Ringo Lam ♥ Noir et nihiliste ♥ Les scènes d’action |
⊗ L’internationalisation du film ⊗ Manque de complicité des acteurs ⊗ Danny Lee en demi-teinte |
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| A prendre comme une sympathique série B au contenu sulfureux, Undeclared War est bien loin de sa mauvaise réputation et se regarde sans aucun déplaisir. Il ne manque finalement pas grand-chose pour le faire basculer parmi les grands classiques de son réalisateur. Dommage. | |
Titre : Undeclared War / Guerres de l’Ombre / 聖戰風雲
Année : 1990
Durée : 1h46
Origine : Hong Kong
Genre : Action
Réalisateur : Ringo Lam
Scénario : Nam Yin, Timothy Lung, Louis Roth, Deborah Grant
Acteurs : Danny Lee, Tommy Wong, Rosamund Kwan, Vernon G. Wells, Olivia Hussey, Victor Hon Kwan, Louis Roth, Mars, Mark King, Jonathan Isgar
