[Film] The Victim, de Sammo Hung (1980)

Afin de perfectionner son kung-fu, un jeune homme se met en quête d’un maître en arts martiaux… Après avoir « testé » sans succès un moine Shaolin vantard qu’il laisse sur le carreau, il rencontre un inconnu qui lui inflige une sévère correction. Convaincu qu’il s’agit du maître idéal, il va alors le poursuivre sans relâche pour se faire accepter comme élève, mais celui-ci a d’autres chats à fouetter, notamment se débarrasser de son demi-frère, qui convoite sa femme…

Avis de Postscriptom :
Un des plus célèbres films indépendants de Sammo Hung du début des années 80, qui bénéficie d’une excellente réputation, tout à fait justifiée à mon sens. Mais attention, j’ai lu quelque part sur le Net qu’il était supérieur à WARRIORS TWO ou même PRODIGAL SON… Ce n’est certes pas le cas, mais il faut préciser les choses : tout d’abord le scénario, même s’il réserve sur la fin quelques rebondissements amusants, est d’une simplicité qui lui interdit d’entrée l’appellation de chef-d’œuvre. Ensuite on sent bien que c’est un tout petit budget qui fait un peu cheap comparé aux deux films ci-dessus, un peu plus « fignolés »…

Cela dit, une fois ce postulat admis, THE VICTIM trouve naturellement sa place avec d’autres films de la même époque, comme ODD COUPLE ou DIRTY TIGER CRAZY FROG, le premier long de Sammo réalisateur, IRON FISTED MONK, ou encore DRUNKEN MASTER avec Jackie : pas de psychologie ni de bla-bla, mais des combats à main nues quasiment du début à la fin avec des scènes de kung-fu comédie intercalées (réussies ici, pour une fois…). Bref, le film trouve un équilibre qu’on n’attendait pas vraiment au vu des premières images, et je ne parle même pas du combat final, extraordinaire, que je vous laisse découvrir ! En effet ça n’arrête pas, Leung Kar-Yan et Sammo sont dans une forme éblouissante, et si ce dernier n’a pas encore tout à fait mis au point la technique de mise en scène qu’il développera les années suivantes, on sent bien qu’on n’est plus tout à fait dans les kung-fu classiques des seventies. Le film va à 200 à l’heure et c’est d’une brutalité incroyable…

Un petit mot sur Leung Kar-Yan. J’ai lu qu’en fait il n’avait jamais appris les arts martiaux, ayant un physique incroyable et une aptitude innée à imiter les mouvements qu’on lui montre pour les refaire ensuite à l’écran (la magie du cinéma, quoi). J’avoue qu’il m’avait moyennement impressionné dans WARRIORS TWO (dans le rôle du maître de Sammo), la plupart de ses coups étant un peu trop « à l’économie » (un coup de poing et l’adversaire s’effondre) et j’étais prêt à penser qu’il n’était pas si bon que ça. Et bien j’ai changé d’avis, et dans ce sens THE VICTIM dépasse dans une certaine mesure WARRIORS TWO, Sammo compte ici plus sur le physique des acteurs que sur la mise en scène (pourtant déjà très efficace). Et si on ajoute le rythme infernal (pas un temps mort, contrairement à IRON FISTED MONK par exemple) et une histoire basique mais sympa (surtout grâce à l’alchimie entre Sammo et Leung Kar-Yan, qui prend un malin plaisir à humilier constamment son gros disciple), on se trouve en présence d’une œuvre qui, sans aucun doute, figure dans le top five des films réalisés et joués par Sammo Hung.

Titre : The Victim / 身不由己
Année : 1980
Durée : 1h40
Origine : Hong Kong
Genre : Kung Fu Pian
Réalisateur : Sammo Hung
Scénario : Lau Tin-Chi

Acteurs : Sammo Hung, Leung Kar-Yan, Fanny Wang, Chang Yi, Peter Chan Lung, Wilson Tong, Yuen Miu, Karl Maka, Chung Fat, Wellson Chin, Chang Ching-Po