Samouraï quelque peu hors du rang depuis que sa femme est décédée d’une terrible maladie, Seibei élève avec ses très maigres moyens ses deux jeunes filles et s’occupe comme il le peut de sa mère, une vieille femme qui n’a plus toute sa tête. Déconsidéré par l’ensemble des membres de sa classe, Seibei demeure un incompris : comment un samouraï pourrait-il en effet se contenter d’une vie aussi morne et difficile ?
Avis de Oli :
Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’affiche du film ou bien même quelques pitchs émanant d’endroits divers et variés, THE TWILIGHT SAMURAI n’a rien du chambara classique blindé de combats en tous genres et de morceaux de bravoures aussi beaux que désespérés. Le film ne comporte ainsi que deux combats, assez peu impressionnants visuellement parlant, mais l’intention du réalisateur n’était sans doute pas d’en mettre plein les yeux avec des joutes originales et variées.
En effet, THE TWILIGHT SAMURAI est une œuvre très calme, et si l’on y parle effectivement de samouraïs, c’est avant tout pour nous dépeindre le choix de vie de l’un de leur plus original représentant : Seibei. Ce dernier se laisse aller, ne prend d’ailleurs même plus vraiment le temps de se laver. Non, il est trop occupé par son travail, et surtout par ces tâches quotidiennes auprès de ses deux filles et de leur grand-mère. Seibei n’a donc rien du samouraï étouffé par sa propre fierté et au cœur gonflé par l’ambition. Seibei le dira d’ailleurs lui-même, à la grande surprise de ses amis : son seul bien être aujourd’hui dans la vie réside dans le plaisir qu’il prend quotidiennement à voir ses enfants grandir. Seibei, le « samouraï-paysan », a donc choisi une voie différente de celle empruntée par l’ensemble de ses frères d’arme. Il a choisi de vivre, tout simplement, et de profiter des maigres plaisirs qui s’offrent ainsi à ces personnes dénuées d’ambition et de cette cruelle envie de marcher sur les plus faibles.
Néanmoins, Seibei est et restera un véritable samouraï : son sens de l’honneur n’a rien à envier aux plus glorieux combattants du clan, simplement ceux-ci ne comprennent pas encore comment un homme armé du même sabre que le leur peut se complaire à vivre d’une manière aussi différente … et dépouillée. De là à dire que les samouraïs sont des dinosaures d’un autre âge qui n’acceptent que modérément la différence il n’y a qu’un pas. D’ailleurs l’époque du film se situe pendant l’ère Edo, et à l’orée de la Restauration Meiji (où l’on a gentiment « remercié » tous les samouraïs), et ce n’est bien entendu pas un hasard. Le personnage de Tomoe est un autre signe faisant définitivement pencher le film dans la modernité : cette femme qui est parvenue à divorcer de son premier mari, et qui ose élever la voix lorsque ses aînées lui adressent la parole est un personnage de femme très actuel. Ce point de vue critique vis-à-vis du passé donne un intérêt supplémentaire à un film qui avait déjà d’évidentes qualités.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Le casting ♥ Mise en scène posée ♥ Visuellement réussi |
⊗ Des longueurs |
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| Les aventures « sociales » de cet homme faisant face à tous les sacrifices, ainsi qu’à l’opprobre des siens dans l’unique but d’élever convenablement ses enfants sont ainsi très poignantes par moments, la prestation de l’acteur Sanada Hiroyuki finissant alors de convaincre les spectateurs les plus sceptiques. On ne peut néanmoins ignorer quelques inévitables longueurs, on regrettera également un certain manque d’ambition, peut-être de profondeur, dans le traitement émotionnel du récit. | |
Titre : The Twilight Samurai / Le Samouraï du Crépuscule / たそがれ清兵衛
Année : 2002
Durée : 2h09
Origine : Japon
Genre : Chambara / Drame
Réalisateur : Yoji Yamada
Scénario : Yoji Yamada, Shihei Fujisawa, Yoshitaka Asama
Acteurs : Hiroyuki Sanada, Rie Miyazawa, Nenji Kobayashi, Ren Osugi, Mitsuru Fukikoshi, Hiroshi Kanbe, Miki Itō, Erina Hashiguchi, Reiko Kusamura, Min Tanaka
