Après que sa soeur se soit faite droguer puis violer, Gao décide de se venger. Elle séduit donc un dealer puis le tue. Mais sa vengeance ne s’arrête pas à ce stade, elle veut la tête de celui qui dirige l’organisation.
Avis de Yume :
Alors que jusqu’à maintenant, Shaw Brothers ne rimait généralement qu’avec films d’arts martiaux, les nombreuses et régulières ressorties du catalogue SB permettent de mettre à jour la véritable et immense diversité des genres du mythique studio hongkongais. On découvre donc pêle-mêle des comédies musicales, des opéras, des drames, des érotiques, et des films comme The Drug Connection, qui se rangent dans la catégorie des films d’exploitation typés Girls With Guns, aux décors urbains, et à la violence sauvage, influencés par le modèle américain de la black exploitation.
D’ailleurs, The Drug Connection a un goût qui ne peut faire mentir son origine scénaristique. Car il est presque une copie conforme du célèbre Coffy (de Jack Hill, avec Pam Grier, en 1973), suivant pas à pas la trame de ce dernier en le transposant d’un monde afro, à un monde chinois. Les couleurs changent, mais le reste non. On suit donc la guerre d’une seule femme contre une organisation vendant de la drogue. Une quête vengeresse, en dehors des limites légales, suite au viol de sa jeune sœur à qui des personnes de cette organisation ont donné de la drogue.
Le ton est donné, et à l’instar de son modèle, The Drug Connection est un mélange plaisant de tout ce qui fait le bon cinéma d’exploitation à la sauce black : sexe, drogue, musique et décors psychés ou funk, nudité omniprésente, violence crue et explosive. Une recette classique qui fonctionne bien une fois de plus malgré une forte pause poussive et lente vers le milieu du film. Mais le reste du temps, le film oscille avec bonheur entre ambiance funky faite de femmes nues, de shoot divers et variés, de SM, et de combats urbains radicaux, extrêmement violents. Ici il n’est pas question de combats au style épuré, fait de mouvements techniques, mais plutôt de punchs directs, sans retenues, de coups par derrière, de fusillades sanglantes et expéditives.
La dernière demi-heure est d’ailleurs la véritable démonstration de cet état de fait, plongeant le film dans une vengeance urbaine sanglante et intense, lui donnant toute sa force, et évitant d’en faire un film tout juste passable, voire un navet. Car il faut avouer que, bien que la réalisation soit nerveuse, le film manque de rythme, et est accablé de dialogues ineptes récités par des acteurs manquants cruellement de charisme ; Chen Ping (habituée des films érotiques) n’arrivant à aucun moment à égaler une Pam Grier, et ne développant que peu d’aura sexuelle, un comble pour un personnage dont la quête vengeresse passe par le charme et le sexe.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Sent bon le cinéma d’exploitation ♥ L’ambiance funky psychédélique ♥ La dernière demi-heure |
⊗ Ventre mou au milieu du film ⊗ Des dialogues ineptes |
Reste quand même que Sun Chung a concocté avec ce The Drug Connection un bon petit film d’exploitation, aux défauts évidents, mais plutôt jouissif dans ses qualités. |
Titre : The Drug Connection / Sexy Killer / 毒后秘史
Année : 1976
Durée : 1h27
Origine : Hong Kong
Genre : La drogue, c’est pas bien
Réalisateur : Sun Chung
Scénario : Ni Kuang
Acteurs : Chen Ping, Yuen Hua, Si Wai, Wang Hsieh, Angela Yu, Tin Ching, Chan Shen, Lee Pang-Fei, Yeung Chak-Lam, Lam Fung, Lau Kwok-Shing, Tung Lin