Takata vit seul, dans un endroit éloigné de la côte japonaise. Fâché avec son fils depuis de nombreuses années, il se rendra malgré tout au chevet de ce dernier, immobilisé par une terrible maladie…mais Kenichi refusera de recevoir son père. Sachant son enfant passionné par l’opéra chinois, Takata se décide alors à partir en Chine, à la recherche d’un artiste local que Kenichi a toujours rêvé pouvoir filmer en représentation. Le père espère ainsi ramener un cadeau inestimable à son fils, avant qu’il ne soit trop tard. Takata ne le sait pas encore, mais son voyage va le porter bien au-delà de tout ce qu’il avait pu imaginer jusque-là…
Avis de Oli :
RIDING ALONE n’est certes pas le meilleur film dramatique de Zhang Yimou, mais il arrive néanmoins à point nommé pour rafraîchir la mémoire de quelques-uns, et notamment celles et ceux qui prenaient jusqu’ici un malin plaisir à cracher sur l’intéressé depuis que ce dernier s’était mis en tête de réaliser des longs métrages de pur divertissement. Les mauvaises langues, celles qui n’acceptent pas qu’un réalisateur change ainsi de cap dans sa carrière, celles qui voient le mal partout et même dans le discours historique de HERO, vont bien évidemment encore trouver des choses à redire à ce film-ci (quand un groupe a pris quelqu’un en grippe, il est si facile de le piétiner). Imaginons ce qu’ils pourraient penser :
Tout d’abord que ce vendu de Zhang Yimou, tout acquis à la cause communiste au mépris total de toutes les minorités vivant en Chine, a cherché à démontrer ici que les japonais avaient tout à apprendre des campagnards chinois. En effet, comment interpréter autrement le film RIDING ALONE FOR THOUSANDS OF MILES ? Un père japonais, taciturne et replié sur lui-même (oui comme tous ses compatriotes il est chiant à mourir) va enfin trouver un sens à sa vie après avoir voyagé dans la Chine profonde. Les petites gens, ces chinois rustiques, vont en effet l’accueillir à bras et coeur ouverts, et le japonais en repartira profondément changé (voire bouleversé). Alors oui, bien évidemment, Yimou a cherché à nous démontrer que les japonais étaient vraiment tous des pince-sans-rire et qu’ils avaient tout à apprendre de la mentalité chinoise. Zhang Yimou le nanti démontre une nouvelle fois ici son mépris total des civilisations asiatiques non astreintes au pouvoir communiste. Mais les critiques ne sont pas dupes, d’ailleurs comment Zhang Yimou pourrait-il à présent nier cet humanisme aujourd’hui oublié, à l’heure où il s’apprête à adapter une uchronie ayant pour sujet la victoire des nationalistes de Chan Kaï Chek sur les malheureux communistes, et la sanglante dictature qu’aurait alors imposé Taiwan à l’ensemble du continent asiatique. Quel salaud ce Yimou !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Le discours touchant ♥ Visuellement réussi ♥ Le casting impeccable |
⊗ Des facilités |
Bon… reprenons notre sérieux un instant : RIDING ALONE est bien évidemment un très joli film, au discours simple mais touchant. On regrettera néanmoins quelques grosses facilités inhérentes au genre, mais l’interprétation est si juste (merveilleux Takakura Ken, sublimes acteurs amateurs) et les décors naturels du Yunnan si fascinants et imposants, que le spectateur ne peut que se laisser bercer par la beauté des images et la douceur du message… |
Titre : Riding Alone – Pour un Fils / Riding Alone for Thousands of Miles / 千里走單騎
Année : 2005
Durée : 1h49
Origine : Chine
Genre : Drame
Réalisateur : Zhang Yimou
Scénario : Zou Jing-Zi
Acteurs : Ken Takakura, Shinobu Terajima, Qiu Lin, Jiang Wen, Li Jia-Min, Yang Zhen-Bo, Li Bin, Chan Chi-Leung, Ken Nakamoto, Kiichi Nakai