Le quotidien d’une brigade spéciale, spécialisée dans l’arrestation de dangereux criminels, dont les agissements parfois limites sont couverts pas leur hiérarchie au nom de la sécurité de l’Etat…
Avis de Postscriptom :
Un nouveau polar produit par le célèbre Ram Gopal Varma, qu’on connaît en France pour son flippant BHOOT, avec une atmosphère réaliste qui rappelle certaines de ses réalisations (SATYA et COMPANY bien sûr…), voilà qui devrait séduit les afficionados du bonhomme, et avec raison tant ce film est remarquable.
Reposant sur des faits réels « troublants » (gros euphémisme), AB TAK CHHAPPAN nous raconte donc le quotidien d’une brigade de police un peu spéciale dont les membres appréhendent, puis abattent (!) généralement sans autre forme de procès les grands truands qu’ils attrapent (voir la première scène du film, où on se demande s’ils vont le faire ou pas…) : indics pour avoir des tuyaux, planques, arrestations puis meurtres (!) musclés, le tout dirigé d’une main de fer par un chef inflexible, qu’on n’arrive pas à détester malgré le sale boulot qu’il fait, un rôle de dur-à-cuire inoubliable (le film vaut le coup rien que pour ce personnage) superbement interprété par le génial Nara Patekar, acteur buriné et génial qui sans forcer rivalise de charisme avec un Big B. ou un Shahrukh Khan (si, et je vais d’ailleurs déjà commencer à chercher d’autres films avec lui, ça c’est un signe…).
Mais AB TAK CHHAPPAN est aussi très bien écrit, décrivant le quotidien horrible de ces hommes sans les juger, d’où le malaise devant certaines situations où on aimerait bien se raccrocher à une quelconque valeur morale, mais aussi leurs doutes, comme la nouvelle recrue qui se retrouve dans une situation terrible dès son premier jour, leurs rivalités internes (voir le sous-chef de la police, interprété par l’acteur qui jouait le villageois traître dans LAGAAN, et qui voudrait bien avoir plus de morts à son compteur que Patekar) et leurs vies de familles compliquées… Petit à petit on commence aussi à entrevoir où va le film, avec cette étrange relation (téléphonique) qui se noue progressivement entre le policier et le truand mégalo qu’il veut à tout prix coincer : ils se vannent à chaque phrase mais on sent bien qu’ils ne sont peut-être pas si éloignés l’un de l’autre, une thématique à la mode relancée il y a quelques années par HEAT de Michael Mann et superbement reprise ici, « améliorée » si je puis dire, mais je vous laisse la surprise du dénouement, une scène magnifique qui rivalise en intensité avec une autre plus récente mais déjà classique, le dialogue dans le salon entre Uma Thurman et David Carradine à la fin de KILL BILL vol. 2 !
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Excellent casting ♥ Bien écrit ♥ Le côté sombre et noir |
⊗ … |
Bref, AB TAK CHHAPPAN n’est peut-être pas un chef-d’œuvre, mais si vous voulez voir un bon petit polar bien noir et sans concession, le tout filmé à l’arraché dans les rues sales de Bombay, ce film est pour vous… |
Titre : Ab Tak Chhappan
Année : 2004
Durée : 2h09
Origine : Inde
Genre : Polar très noir
Réalisateur : Shimit Amin
Scénario : Sandeep Shrivastara
Acteurs : Nara Patekar, Yashpal Sharma, Prasad Purandare, Nakul Vijaykar, Jeeva, Revathi, Tanmay Jahagirdar, Ravi Kale, Hrishitaa Bhatt, Parvez Fazal Khan