La vie de Ray bascule une nuit pendant laquelle il cause un accident de la route, provoquant la mort d’une personne. Jugé coupable, il est envoyé pour trois ans dans un centre pénitentiaire.
Avis de Laurent :
Tourné en 2002 par Manop Janjarasskul, dont c’est apparemment l’unique réalisation, Nor Chor aurait pu être un énième film de prison stéréotypé et sans saveur. Il raconte l’histoire d’un fils de bonne famille condamné à trois ans de prison, suite à un accident de la route ayant entraîné la mort. Alors que l’on s’attend à retrouver tous les clichés du genre (maltraitance de détenus, viols, évasion), Nor Chor a l’audace de prendre le spectateur à contre-pied.
En effet, bien que les conditions de vie dans ce centre pénitentiaire insalubre soient difficiles, le directeur affiche une morale respectable, les gardes ont une affection mesurée pour les prisonniers et Manop Janjarasskul pousse même le vice jusqu’à faire de Ray une taupe au sein de l’administration pénitentiaire (on est loin du rôle de teigne de Chow Yun Fat dans les Prison On Fire ou de la vulnérabilité de Brad Davis dans Midnight Express).
Peu d’action, juste une succession de scènes de vie récurrentes, comme les repas aux réfectoires, les scènes de douches collectives, le travail forcé, les scènes de parloir… avec un souci de réalisme au détriment d’une action volontairement effacée. Certains passages sont très crus et le réalisateur ne prend aucune pincette pour filmer les attitudes les plus glauques et malsaines de chacun des personnages. Rassurez-vous, vous aurez tout de même droit à la fusillade réglementaire pour respecter le minimum syndical.
Nor Chor est réalisé avec efficacité, excepté quelques flash-back maladroits et inutiles qui sont une récurrence du cinéma thaïlandais, ponctués par une photographie légèrement sépia étonnamment belle pour un film dont on n’attendait pas grand-chose. L’interprétation de toutes ces gueules de taulards est, elle aussi, dans le ton, sans aucun cabotinage (le piège dans ce type de films) et la seule tête un minimum connue est celle de Chalad Na Songgkhla que l’on a découvert plus tard dans le bidonnant Garuda (un faux Kaïju du pauvre).
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Une vision différente de la prison ♥ Le souci du réalisme ♥ Bonne mise en scène |
⊗ Peu d’action |
En définitive, Nor Chor prend la direction inverse des autres films de prison en restant passionnant à défaut d’être spectaculaire. |
Titre : Nor Chor / Bangkok Hell
Année : 2002
Durée : 1h52
Origine : Thaïlande
Genre : Men in Prison
Réalisateur : Manop Janjarasskul
Scénario : Manop Janjarasskul
Acteurs : Chalad Na Songkhla, Sahatchai ‘Stop’ Chumrum, Pornchai Hongrattanaporn, Kongsak Kaenmeepol, Samart Saengsa-Ngiam, Suthpong Kanithanon