Quand son meilleur ami Chan Hou-man est jeté en prison, Chi se fait intentionnellement arrêter mettant le feu à des toilettes publiques. En arrivant en prison, Chi va vite découvrir dans quoi il est tombé après avoir gagné les défaveurs du garde en chef. Le pire de tout est qu’il apprend que Hou-man a été transféré dans une autre prison après s’être violemment battu contre un autre prisonnier. Après avoir eu des débuts rugueux avec ses camarades de cellule, Chi commence à se faire une raison et s’adapte aux conditions de vie tout en gagnant leur respect. Il va même jusqu’à trouver un but à atteindre en tentant de monter un groupe de musique au sein même de la prison. Mais pour cela, il doit tenir ses amis à carreau pendant une semaine entière.
Avis de Ryô Saeba :
Film de prison rime souvent avec exploitation et c’est d’autant plus vrai dans le cinéma de Hong Kong. Et pourtant le réalisateur Samson Chiu nous livre ici un superbe drame. Le film se passe bien sûr dans une prison mais dans une prison pour jeunes, détail qui a une grande importance par rapport aux conditions de vie et droits des prisonniers. Ainsi, le quotidien de ces jeunes se résume à se battre pour récupérer des mégots de cigarette qu’un garde vient d’écraser à même le sol, car fumer est autorisé seulement dans les prisons pour adultes. Le butin prisé de la prison hormis les cigarettes est tout simplement des bonbons, bonbons distribués chaque semaine aux détenus, véritable sujet de disputes et rivalités entre gangs rivaux.
Le film ne cherche en aucun cas à faire du sensationnel mais plutôt à donner une vue réaliste de la vie de ces jeunes prisonniers qui sont pour la plupart encore des enfants, à la frontière entre l’adolescence et l’âge adulte. Filmé dans un style semi documentaire avec un travail de photographie impressionnant effectué dans l’intérieur de la prison, le réalisateur ne tente pas de forcer l’implication ou l’apitoiement de la part du spectateur en rendant ses personnages plus sympathiques. Le réalisateur utilise aussi les flash-back, beaucoup présents vers le début du film, afin de construire le background du personnage principal d’une part et de montrer également qu’il ne réalise pas encore tout à fait qu’il est bel et bien en prison.
Le casting, composé d’acteurs inconnus, est vraiment formidable et renforce encore le côté réaliste du film, Samuel Leung en tête dans un personnage de chef maigre au crâne rasé. On regrettera que sa carrière amorcée par ce film n’est jamais vraiment démarrée, se contentant de 2nd rôles récurrents de voyous, dû à un physique pas forcément avantageux. Les acteurs donnent remarquablement vie à leurs personnages bien fouillés et nous donnent le droit à de superbes moments très vrais de tristesse, de bonheur, d’espoir et de désespoir.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ La vision réaliste ♥ La photographie ♥ Le très bon casting |
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Le réalisateur nous livre ici une sorte de version » jeune « , mais aussi plus aboutie, de Prison on Fire, à ranger aux côtés de School on Fire et Gangs en tant qu’un des meilleurs films sur la réalité de la jeunesse de Hong Kong. Il serait bien dommage de passer à côté. |
Titre : Lost Boys in Wonderland / 壞孩子俱樂部
Année : 1995
Durée : 1h34
Origine : Hong Kong
Genre : Prison / Drame
Réalisateur : Samson Chiu
Scénario : Samson Chiu
Acteurs : Lam Ming-Lun, Samuel Leung, Chan Hau-Ngok, Lois Kwok, Shirley Wong, Leung Gam-San, Leung Sap-Yat, Lam Ling-Sun, Yeung Seung-Chi