En plein jour, un rebelle s’en prend violemment au cortège impérial mais cette escorte n’était qu’un piège pour que le dissident se montre. Affrontant l’infâme général, il trouve la mort lors du combat et son cadavre mutilé est exposé sur la grande place. Les tyranniques Mandchous veulent ainsi faire un exemple et prévenir que toute opposition à leur règne serait éliminée. Quelques jours plus tard, les Mandchous s’en prennent violemment à une école soupçonnée d’être un repère de rebelles, seul le jeune élève Liu Yu Te parvient à s’échapper avec l’aide d’un ami. Et durant cette fuite, Liu apprend par ce dernier que sa maison a été détruite et son père tué.
Avis de Ryô Saeba :
Voilà le fameux film qui est considéré par beaucoup comme la référence du film d’art martiaux. Et bien sa réputation n’est pas imméritée. Le film est divisé en trois parties. La première partie nous montre la vie de San Te (Gordon Liu) et sert à nourrir son sentiment de haine et de vengeance contre les Manchus, trame qui est classique dans le cinéma d’arts martiaux. Dans la seconde partie, on y voit San Te rejoindre les moines Shaolin et grâce à sa grande détermination, finir les 35 chambres en un temps record. Et enfin dans la troisième partie du film, il retourne à la vie normale pour assouvir sa vengeance.
Le film tourne autour de Gordon Liu, frère adoptif de Liu Chia Liang et c’est vraiment un bon choix car il a vraiment du charisme et impose tout de suite sa présence à l’écran. Ce qui fait la force du film, c’est bien sur toute la partie dans le temple et la phase d’apprentissage des 35 chambres qui symbolisent sa quête spirituelle. Car toutes ses scènes sont vraiment originales et d’une grande inventivité, ce qui rend le film à la fois intéressant, original et cela ajoute un petit aspect comique très agréable. La chose qui surprend également est la réalisation car elle diffère de beaucoup de films d’arts martiaux old school de l’époque. Ici, Liu Chia Lang n’hésite pas à utiliser de superbes plans séquences et insuffler beaucoup de rythme lors des combats. Pareil pour la phase d’apprentissage, plus le personnage de Gordon Liu avance dans les chambres, plus le rythme s’accélère. Il commence par apprendre à forger son corps dans les premières chambres, puis le maniement des armes et du combat et enfin la spiritualité dans les dernières chambres.
On s’attarde donc de longs moments sur les premières chambres pour, à la fin, résumer en seulement quelques plans la résolution des dernières chambres, symbole du niveau d’avancé de la spiritualité de San Te. Les combats bien que peu présent sont superbement chorégraphiés et bien intenses mais avec Gordon Liu, Lau Kar Wing, Lo Lieh ou encore Lee Hoi San, il n’y avait pas de soucis à se faire, ils démontrent encore une fois leur talent martial devant la caméra. On retrouve aussi avec grand plaisir quelques têtes connu comme Yuen Hsiao-tien (le père de Yuen Woo Ping) en maître shaolin gardien d’une chambre, Wilson Tong (également assistant réalisateur sur le film) ou encore Norman Chu en élève de Gordon Liu. Le seul petit regret est de ne pas avoir de vrais combats à main nue car avec des spécialistes comme Lee Hoi San, c’est un peu dommage.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Gordon Liu ♥ La phase d’apprentissage ♥ Des combats bien rythmés |
⊗ Manque de combats à mains nues |
C’était donc un pari osé mais réussi que de réaliser un film de kung fu basé en majeur partie sur l’apprentissage là où il est vite expédié dans les autres films. Liu Chia Liang nous rappelle que les arts martiaux ne sont pas que la maîtrise du combat réel (point soutenu par Bruce Lee) mais qu’il y a aussi toute une philosophie et qu’il faut trouver le juste milieu à l’image de ce que devient le personnage de San Te et de sa 36e chambre de Shaolin. |
Titre : La 36ème Chambre de Shaolin / The 36th Chamber of Shaolin / 少林卅六房
Année : 1978
Durée : 1h51
Origine : Hong Kong
Genre : Kung-Fu Pian Instructif
Réalisateur : Liu Chia-Liang
Scénario : Ni Kuang
Acteurs : Gordon Liu, Lo Lieh, John Cheung, Wilson Tong, Wa Lun, Hon Kwok-Choi, Lau Kar-Wing, Wai Wang, Chan Sze-Kai, Wong Ching-Ho, Woo Wang-Daat