[Film] Killer’s Romance, de Phillip Ko Fei (1990)


Un chef de gang yakusa est tué. Son fils, Jeffrey, doit prendre sa succession mais refuse. Il devient un tueur de sang-froid déterminé à venger la mort de son père. Mais une jeune femme est témoin d’un des assassinats. Il décide de se débarrasser de ce témoin gênant mais tombe malheureusement amoureux d’elle. Ils seront désormais pourchassés par la police et les triades voulant à tout prix les éliminer.


Avis de Eric Draven :
Après « Dragon From Russia », voici donc une autre adaptation non officielle du manga japonais « Crying Freeman ». Mais contrairement au précédent, celui-ci est un gros ratage. L’histoire est donc la même que celle du manga, à savoir un tueur issu d’un gang de yakusa qui, au cours d’un assassinat, va tomber amoureux d’une jeune femme ayant été témoin du meurtre. Se résignant à ne pouvoir la tuer, ils s’enfuient ensembles, pourchassés par une bande de dangereux yakusas.

Le film est réalisé par Philip Ko, auteur de « Lethal Panther 2 » ou « Angel on Fire », deux des plus mauvais « girls with guns » qui existent. Donc, ne nous attendons pas à une réalisation exceptionnelle. Le film est un petit budget certes, mais se voit beaucoup trop. La photographie n’est pas terrible, il y a beaucoup de surexpositions de lumière, le cadrage n’est pas toujours au top. Donc, le côté visuel est (involontairement ?) négligé. De plus, le montage n’arrange pas vraiment les choses car chaque action ou cascade est coupée en plein milieu. Je ne sais pas si c’est pour donner un effet de style (comme John Woo a su si bien le faire pour le final de « The Killer »), mais ici, c’est vraiment dommage. Surtout que certaines cascades sont quand même bien réalisées. La bande son utilisée tout au long du métrage est piquée du film « Black Rain ». Cette superbe musique (très dynamique), composée par le génie de la musique de film Hans ZIMMER, a été également utilisée pour accompagner des bandes annonces de films américains comme celle, par exemple, de « Speed ». Elle s’accorde très bien aux moments clés du film où elle a été insérée. Mais comme pour « L’Enfer des Armes » de Tsui HARK, on se demande, si à Hong-Kong, ils savent ce qu’est un copyright.

Le film se déroule en Angleterre, à Londres plus précisément. Le générique débute sur les inévitables cartes postales de la ville, à savoir Big Ben ou le London Bridge. C’est visiblement un cliché pour tous les réalisateurs de Hong Kong car, John WOO nous avait également fait le coup avec Paris pour le film « Once a Thief » qui débutait de la même manière, sur des images de la Tour Effel et du Louvre (je ne parle même pas de Ronny YU pour « Héroïne Connection » qui se passe à Amsterdam). Il est intéressant de remarquer plusieurs scènes similaires avec le Crying Freeman de Christophe GANS tourné cinq ans après. Par exemple, la séquence d’ouverture où une jeune femme écrit sur un journal intime qu’elle a rencontré quelqu’un, un tueur, qu’elle désire ardemment revoir. Ou encore cette scène où le leader d’un gang japonais vient prévenir une assemblée qu’un danger le menace et se fait exécuter en sortant de celle-ci. Dans cette scène, il se passe exactement la même chose sur les deux films : le tueur se précipite en courant et assassine sa victime. Il s’enfuit, passe devant la femme qu’il doit éliminer et qui le reconnaît. Celle-ci se fera ensuite interroger par la police sur l’identité du tueur qu’elle est la seule à avoir vu. Cela ne vous rappelle rien ? C’est exactement un (gros ?) passage du film du « Crying Freeman » de 1996. Enfin, la comparaison s’arrête là. Le film n’est pas comparable avec le chef d’œuvre de GANS. Il en est à des années-lumière.

Mis à part Simon Yam, qui a le seul rôle intéressant de l’histoire, les acteurs sont pour la plupart inexistants. Soit ils surjouent, soit ils sont complètement neutres. Les personnages n’ayant aucune profondeur, il est difficile pour eux de pouvoir jouer quoi que ce soit et de savoir dans quelle direction ils doivent aller. A noter la charmante Carman Lee (dont le temps d’apparition dans le film n’excède pas les dix minutes) dans un de ses premier rôle et Philip KO, dans celui du bad guy. Passons maintenant aux scènes d’action. Soyons franc, dans la première heure, il ne se passe rien. Un gunfight très court et deux courses poursuites assez banales de trente secondes chacune. Il y a surtout beaucoup de scènes (de dialogue surtout) qui ne servent à rien et qui ralentissent le film (comme par exemple les promenades de Joey WONG dans Londres). Le gunfight de la fin est assez violent et les morts nombreux. De plus, Philip KO nous a concocté un combat de sabre avec Simon Yam qui rappelle vaguement le combat final de Donnie YEN et John SALVITTI dans l’excellent « Tiger Cage 2 », mais sans en avoir la puissance, ni la chorégraphie adéquate. En clair, les scènes d’action sont assez décevantes dans l’ensemble.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les cascades
♥ La musique
⊗ Le manque de budget se voit
⊗ Mise en scène ratée
⊗ Le casting (excepté Simon Yam)
vDes personnages sans profondeur
Pour conclure, à moins d’être un fan absolu du manga, « Killer’s Romance » est un film très dispensable à tous collectionneurs de films de Hong Kong. Je suis d’autant plus déçu que j’avais lu de très bonnes critiques concernant ce film ; la vision de celui-ci en fut encore plus difficile et pénible. En tout cas, c’est un avis personnel et je ne pense pas qu’une deuxième vision arrange quoi que ce soit. Préférez des films comme « Dreaming the Reality » ou « Devil Hunters » dans le genre, plutôt que celui-ci.



Titre : Killer’s Romance / 浪漫殺手自由人
Année : 1990
Durée : 1h30
Origine : Hong Kong
Genre : Action / Romance
Réalisateur : Phillip Ko Fei
Scénario : Tam Neng, Phillip Ho Fei

Acteurs : Simon Yam, Joey Wong, Phillip Ko Fei, Luk Chuen, Chan Fung-Chi, Ka Man, Lau Siu-Ming, Ishida Kenichi, Jason Pai Piao, Siu Yuk-Leung, Carman Lee

 Lang man sha shou zi you ren (1990) on IMDb


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Auteur : Eric Draven

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