A Bangkok, Buffalo Gun, un tueur à gage, est relâché de prison. Il est rapidement chargé d’assassiner Iron Cop, un chef de la police réputé impitoyable. Le job est trop risqué pour une seule personne, il rassemble donc sa propre équipe pour mettre son plan à exécution. Dog Bad Bomb, Elvis M-16 et Ghostman qui sont des habitués de ce genre d’opération. Au même moment, Kit Silencer, lui aussi tueur professionnel, est également contacté pour assassiner Iron Cop. Par hasard, les deux groupes choisissent le même jour et le même lieu pour la liquidation du policier. Résultat : c’est un véritable massacre. Kit croit reconnaître en Buffalo Gun le meurtrier de ses parents 15 ans auparavant. Il poursuivra donc celui-ci ainsi que son gang.
Avis de Laurent :
Killer Tattoo est le premier film de Yuthlert Sippapak qui a été révélé au public occidental lors du Far Est Film Festival de Udine en 2002. La rumeur le présentait alors comme une petite merveille du film d’action à l’humour déjanté. A l’époque, le public recherchait le film d’action non-stop et on comparait tout et n’importe quoi au Versus du Japonais Kitamura. Killer Tattoo souffrait déjà malgré lui d’une réputation erronée.
Kit est un jeune tueur à gage tourmenté par l’assassinat de ses parents 15 ans auparavant. Il recherche désespérément leur assassin et le maigre indice qu’il possède est le tatouage gravé dans l’épiderme du poignet du meurtrier. Kit a un contrat pour tuer un chef de la police locale et se retrouve nez à nez avec un groupe de tueurs engagés eux aussi pour liquider la même personne. Ce groupe est composé de personnages hauts en couleurs et très extravagants. Buffalo gun (tout juste sorti de prison) en est le leader. Il est accompagné de son ami de toujours Ghostman (un hippie au look très 70 et junkie sur les bords), Dog (Mum Jokmok que l’on a découvert dans Ong Bak et The Bodyguard) en spécialiste de la grenade et … cerise sur le gâteau … E-M16 qui n’est autre qu’un sosie de Elvis Presley à l’anglais approximatif, relooké vraisemblablement par une Evelyne Thomas à son meilleur niveau. Killer Tattoo est un film fourre-tout qui possède un immense potentiel et une source inépuisable d’idées qui partent dans tous les sens, rappelant les films hongkongais les plus barrés. Un scénario improbable, une violence décomplexée, un humour décalé … Mais Killer Tattoo souffre de ce que j’appellerais le « syndrome du cinéma thaïlandais » : à savoir une intrigue très longue à se mettre en place et des flashs back à répétition souvent inutiles qui cassent le rythme du métrage. Cette intrigue se disperse dans les petites histoires propres à chaque personnage et décroche l’attention du spectateur.
Et surtout le montage oscille entre le clipesque à la Pang Brother plutôt halluciné et inspiré, et le soap digne de la plus banale telenovela brésilienne. Le spectateur semble regarder un simple téléfilm où l’ambition fait cruellement défaut alors que tout le potentiel était réuni pour en faire un grand film. Tout cela accompagné d’une bande son peu inspirée tout juste digne de figurer dans un épisode de Walker Texas Rangers. Killer Tattoo ne pousse pas assez le concept du délire pour en faire un O.F.N.I. tel que Les Larmes du Tigre Noir alors qu’il en possédait tous les ingrédients. La dernière partie du film est un John Woo du pauvre sous acides ; la maîtrise en moins. Elle est entrecoupée par de longues scènes mélodramatiques où chaque personnage fait face à son passé et prend conscience de ses erreurs commises. La rédemption sera acquise par l’intermédiaire du moine bouddhiste, un rôle récurrent dans le cinéma thaïlandais qui rappelle l’attachement sans concession des Thaïlandais à leurs valeurs religieuses et philosophiques.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Ça fourmille d’idées ♥ Des personnages pittoresques ♥ Gros fourre-tout parfois jouissif |
⊗ Très long à se mettre en place ⊗ Bande son peu inspirée |
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| Ce film fourre-tout, malgré ses gros défauts artistiques, possède néanmoins un très gros capital sympathie. En définitive, Killer Tattoo n’est que la première œuvre d’un réalisateur qui monte en puissance. Son deuxième film, February, confirme un talent bien mieux maîtrisé. | |
Titre : Killer Tattoo
Année : 2001
Durée : 1h54
Origine : Thaïlande
Genre : Action / Comédie
Réalisateur : Yuthlert Sippapak
Scénario : Yuthlert Sippapak
Acteurs : Suthep Po-ngam, Somcahi Kemglad, Sornsutha Lkunmalee, Petchtai Wongkamlao, Pongsak Pongsuwan
