Un parrain de la mafia apprend qu’un contrat est mis sur sa tête. Aidé par son homme de main et aussi son meilleur ami, ils vont essayer de découvrir qui se cache derrière ce complot. Parallèlement, deux jeunes gens sont engagés pour assassiner quelqu’un dans le milieu…
Avis de Oli :
Premier film de son réalisateur, JIANG HU ne laisse pas indifférent, et je crois bien que ce titre est autant capable de déchaîner les passions qu’un torrent de violentes injures. JIANG HU est en effet un long métrage qui cumule réussites et grossiers échecs. Je commencerai par les points négatifs, hélas nombreux, et très voyants.
J’en viens donc directement à la réalisation : certains la qualifieront de moderne, d’autre de carrément imbuvable. Personnellement je penche sensiblement du côté de la seconde solution : ralentis à répétition, effets de zoom ou d’accroche divers et avariés, le réalisateur ne recule donc devant rien pour concurrencer les dernières productions MTV et autres clips hip-hop inondant actuellement le marché. Le comble de l’expérimentation tape à l’œil (juste pour faire jeune comme il faut) est atteint avec la scène du repas entre Lefty et Hung… c’est ridicule, tout simplement. Qui dit esthétique clipée dit bien entendu musique (pas toujours de très bon goût) abondante. Celle-ci se laisse écouter, même si parfois son côté « easy listening » est trop marqué. Cet aspect très MTV aurait encore pu être d’avantage renforcé si les thèmes de TRAINSPOTTING ou du bullet time de MATRIX avaient finalement été retenus (on les entend dans les scènes coupées présentes sur le dvd).
Voilà donc pour la forme, qui à force de trop en faire en devient quelconque voir insupportable (chacun appréciera). Toutefois… je dois bien avouer que cette réalisation en partie ratée a un avantage (en cherchant bien) : elle endort notre vigilance, de sorte que l’on pense souvent être face à un Film Noir de plus sans originalité aucune… et finalement on quitte le long métrage agréablement surpris. Car JIANG HU nous réserve d’heureuses surprises : oui son histoire et ses personnages valent le détour. Avant toute chose un mot sur les acteurs : pour une fois Jacky Cheung est bon (généralement il est quand même bien meilleur chanteur qu’acteur), et il en va de même pour Andy Lau (pour lui c’est devenu plus habituel). L’effet INFERNAL AFFAIRS étant exploité à fond dans JIANG HU, on retrouve de nombreux visages communs aux deux films, en particulier Shawn Yu et Edison Chen, qui peinent toujours autant à convaincre. Le casting est par conséquent une semi réussite. Heureusement l’histoire (écrite par une toute jeune femme en 48 heures) rattrape le tout… enfin presque.
Ainsi JIANG HU n’est pas un simple Film Noir de plus, il soutient la comparaison avec les derniers bons films du genre sortis à Hong Kong, la production de ces dernières années étant à ce point décevante que le film précité se situerait même presque en haut du panier. Pour résumer je vous demanderai donc de laisser sa chance au film. Accrochez vous-même si l’histoire vous paraît avoir déjà été traitée cent fois au cinéma. A la fin j’espère, je crois, que vous ne le regretterez pas. Car cette partie d’échec engagée par Lefty (Jacky Cheung) aux prises avec son meilleur ami de toujours (maintenant concurrent), le grand patron Hung (Andy Lau) n’est pas si classique que ça. Le montage en parallèle de l’histoire de deux petites frappes, Turbo et Wing, vaut également son pesant de tensions et de drames à sensation.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Des bons personnages ♥ Un scénario plus malin qu’il parait ♥ Le casting s’en sort bien |
⊗ La réalisation tape à l’œil |
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| Oui en étant quelque peu indulgent et en fermant les yeux sur les quelques défauts du film, vous devriez définitivement passer un bon moment. | |
Titre : Jiang Hu / La Voie du Jiang Hu
Année : 2004
Durée : 1h25
Origine : Hong Kong
Genre : Triades
Réalisateur : Wong Ching-Po
Scénario : Christine To
Acteurs : Andy Lau, Jacky Cheung, Edison Chen, Shawn Yu, Eric Tsang, Michael Miu Kiu-Wai, Norman Chu, Gordon Lam, Xiao Hai, Jacklyn Wu, Chapman To, Kara Hui
