Dans un monde dominé par le tout puissant et maléfique Balgulbol, Exodus un guerrier surpuissant est chargé par la cité de Bantayan (dernier bastion de l’humanité) de capturer les 4 élémentaux afin de mettre fin au règne du terrible despote.
Avis de Sanjuro :
Comme on s’en doutait tous (enfin, les 2 ou 3 fondus du bulbe qui attendaient ce film), Exodus est un véritable nanar. Mais attention pas une infâme merde indéfendable (à la Uwe Boll dira-t-on, en prenant un peu de risques puisque le bonhomme n’est pas connu pour sa commodité) qu’on matte partagés entre hilarité et consternation, le doigt accusateur pointé vers l’écran. Il s’agit ici d’un nanar au sens « noble » du terme, c’est à dire une œuvre mal foutue et « cheap » à en crever mais touchante de par ses maladresses et sa volonté d’en foutre plein la vue avec le budget chips du dernier blockbuster ricain en date. Un truc clairement foireux mais qu’on regarde avec les yeux d’un gamin ému par la « poésie » qui s’en dégage… Mais ce n’est pas interdit de rigoler un bon coup hein, on est là pour ça avant tout ! Comment dire, si vous êtes sensibles aux transparences ratées et au costume de singe cousu par ma grand-mère de Mighty Peking Man, si vous regardez avec exaltation le lancer de buffle en mousse de La revanche de Samson, si le « génocidage » de bisounours commis par Cuneyt Arkin dans Turkish Star Wars vous file les larmes aux yeux ou si les CGI tous pourris de Mortal Kombat 2 vous procurent plus de plaisir qu’un kraken top moumoute dans cette bousasse de Pirates des caraïbes 2, n’hésitez pas, Exodus Tales from the Enchanted Kingdom est fait pour vous, et rien que pour vous !
Conte d’héroïc fantasy mâtiné de SF cyberpunk et clairement destiné aux mioches (le récit débute par une pub pour un parc d’attractions et on a même droit à 3 ou 4 chansons, comme dans un Disney !), Exodus narre l’aventure d’un guerrier (campé par un Mr muscle à la fois acteur et politicien…Une sorte de Schwarzy local donc !) chargé de ramener les 4 élémentaux afin de mettre fin au règne du terrible roi Balgulbol (une très grosse enflure dont le but est d’anéantir l’humanité). Bien sûr notre héros découvrira, en milieu de film, un secret qui changera sa destinée… Inutile de préciser que le spectateur non atteint de cécité le grillera au bout de 10 minutes. Bref, rien de bien nouveau dans ce récit über balisé ne sortant jamais des sentiers battus, mais l’intérêt n’est pas là. Exodus c’est avant tout une fresque (enfin fresque est un bien grand mot) relativement ambitieuse (récit campbellien, à mi-chemin entre fantasy et SF, farci d’exploits super-héroïques, de décors fantasques et de batailles homériques…Qui tiennent plus du Simpson bourré à la Duff que du poète antique !) réalisée avec le budget d’un épisode de Sous le soleil et shooté à la HD bas de gamme (en fait on dirait de la bonne vieille DV). Un des points les plus marquants de ce nanar « new school » possédant la saveur d’un vieux bis rital des 80’s réside dans le look, aussi improbable que jouissif, de ces différents protagonistes. A ce titre les élémentaux valent leur pesant de cacahuètes : On retiendra en particulier l’élémental de terre (sidekick comique -et gay friendly- du héros) campé par un acteur passant le plus clair de son temps à tortiller du cul dans un costume de centaure bleu qui plisse au moindre mouvement, ainsi que l’élémental de l’air (une nana -fort charmante au demeurant- lookée façon gogoth/ cyberpunk avec des petites ailes en CGI dans le dos) sans oublier l’élémental du feu (un mioche, qui se transforme en boule de feu quand ça lui pète, avec une perruque rousse -choppée à la foir’ fouille du coin- posée approximativement sur la caboche)… Seule l’élémental de l’eau, toute choupinette dans son costume fait de drapés virevoltants (évoquant fortement le wu-xia pian fantastique) ne parait pas conçue par un « character designer » au cerveau rongé par l’abus de substances illicites en tous genres.
En dépit d’un second tiers un poil mollasson, Exodus enchaîne les séquences « à grand spectacle » avec une rigueur quasi métronomique… Au rayon des réjouissances on signalera la présence de nombreuses bastons aériennes câblées à outrance et bourrées d’effets visuels sensés traduire une impression de vitesse (un peu comme dans Legend of Zu lorsque Dawn affronte les phantom troopers, mais en foireux !), de petits monstres verdâtres et voraces aux grandes dents et aux gros yeux jaunes, d’un combat mettant en scène un groupe d’hommes oiseaux que -de guerre lasse- je refuse de décrire, d’affrontements « télékinésiques » où on soulève des dizaines de rochers (en SPFX tout pas beaux donc), de batailles opposant des humains à des simili-minotaures, et j’en passe… Le clou du spectacle réside dans ce combat (relativement brutal et nerveux vu la tonalité enfantine du métrage) opposant le héros au « big bad motherfucker » : Nos combattants, entourés d’éclairs et sapés comme dans un bon vieux sentai (en armure intégrales donc), se savatent la gueule dans un décor en carton-pâte où l’on grille sans le moindre effort les spots rouges balancés à pleine puissance.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Nanardesque au possible ♥ Des protagonistes improbables ♥ Des scènes mémorables ♥ Un kitch de tous les instants |
⊗ Un second tiers un peu mou ⊗ Il faut aimer les nanars… |
Vous aurez donc compris que cet Exodus, Tales from the Enchanted Kingdom ne peut, pour le moins du monde, être considéré comme un bon film…Et pourtant j’ai pris un véritable plaisir (coupable of course) à le mater tant ce joyeux nanar naïf, généreux, attachant et dénué du cynisme qui ronge une grande majorité des films pour bambins, inspire une évidente sympathie. Fuck Narnia ! Fuck Arthur et Minimoches…Vive Exodus ! (Mais je n’ai pas dit que c’était objectivement bien, hein…) |
Titre : Exodus, Tales From The Enchanted Kingdom
Année : 2005
Durée : 1h46
Origine : Philippines
Genre : Heroic Fantasy fauchée
Réalisateur : Erik Matti
Scénario : Dwight Gaston
Acteurs : Ramon ‘Bong’ Revilla Jr, Iya Villania, Benjie Paras, BJ Forbes, Aubrey Miles, Paolo Bediones, Jay-R, Long Mejia, Bobbie Zialcita, Ramboy Revilla