[Film] Elle s’appelait Scorpion, de Shunya Ito (1972)


Matsu, surnommée Sasori (scorpion) est une prisonniere rebelle, haie et maltraitée par le directeur de la prison. En rentrant d’une journée de travaux forcés, Mastsu s’echappe en compagnie de quelques autres prisonnières. Le directeur de la prison fera tout


Avis de Yume :
1972. Le Japon est en pleine période du cinéma d’exploitation avec tous les sous genres que cela implique, dont le Women In Prison qui nous intéresse ici. Joshu sasori dai 41 zakkyobou est le second volet d’une série de 6 films, dont le scénario était tiré d’un manga, comme beaucoup de films de l’époque. Un film qui aurait pu rester dans un parfait anonymat, s’il n’était pas la rencontre d’une mise en scène incroyable et d’une actrice au charisme animal.

En effet la réalisation de Shunya Ito est d’une puissance rare : cinémascope employé avec talent, ralentis, plans en diagonale, plans serrés sur les visages. Tout contribue à donner un style se démarquant des autres films de la même époque. On pourra évidemment reprocher certains points à la réalisation de Shunya Ito, comme les coups qui ne portent jamais, ou le changement brutal de place d’un personnage. Mais il serait bête de s’arrêter à ce genre de détails, tant le reste est maitrisé. A noter aussi un passage assez hors du temps, dans un village abandonné faisant immédiatement penser aux films de fantômes, ainsi qu’une chevauchée finale de toute beauté, qui tranchent avec le style préconçu du Women In Prison, dont les codes entendus sont assez vites expédiés (viol, scène lesbienne, torture etc …)

Mais le film ne serait pas grand-chose sans la prestation de Meiko Kaji. Actrice parmi tant d’autres dans les yakusa-eiga de l’époque, elle se révèle ici d’un charisme magnétique et d’une beauté féline. Son personnage ne parlant que deux fois durant le film, toute sa prestation passe par son visage et en particulier ses yeux. Un regard étrange, dur, déterminé à l’image de Matsu. De plus sous ses dehors codifié de film d’exploitation, Joshu sasori dai 41 zakkyobou se veut porteur d’un message féministe fort et radical sur la place de la femme dans la société japonaise de l’époque. Une critique virulente, où ses femmes prisonnières le sont à cause des hommes.

LES PLUS LES MOINS
♥ Excellent réalisation
♥ La prestation de Meiko Kaji
♥ Le message féministe
⊗ Quelques faux raccords
Au final Joshu sasori dai 41 zakkyobou est un film important de la production cinématographique des années 70 au Japon. Un film pas si exploitation que ça, qui permit de faire connaître la merveilleuse Meiko Kaji qui explosera l’année suivante dans la série des Shurayukihime.



Titre : Elle s’appelait Scorpion / Female Convict Scorpion Jailhouse 41 / 女囚さそり 第41雑居房
Année : 1972
Durée : 1h30
Origine : Japon
Genre : Women in Prison
Réalisateur : Shunya Ito
Scénario : Fumio Konami, Hiro Matsuda, Shunya Ito

Acteurs : Meiko Kaji, Fumio Watanabe, Kayoko Shiraishi, Yukie Kagawa, Yuki Arasa, Eiko Yanami, Hideo Murota, Rokko Toura

 Elle s'appelait Scorpion (1972) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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