A la suite de la fonte des glaces, une étrange créature mi-requin, mi-dinosaure s’échappe de là où elle était prise au piège depuis des millions d’années. En grandissant, elle devient une bête féroce et sanguinaire qui sévit sur les côtes mexicaines… Mais c’est sans compter sur un plaisancier et sa copine scientifique qui ont décidé de venir à bout de squale sans âge…
Avis de Cherycok :
Parce que j’avoue que cela commençait à me manquer et qu’il faut de temps en temps revenir aux fondamentaux, me revoilà en train de vous parler d’un film de requins lowcost. Dinoshark, sorti chez nous sous le doux titre Bloody Waters : Eaux Sanglantes, une production Roger Corman / SyFy. Mais pas n’importe quel film de requin foireux. Non non. Un vrai de vrai, avec le combo Plage / Bikinis / Bombasses / bogoss sauveurs du monde / stockshot / scientifiques pompeux et musique hispanique qui va bien. Je savais que je vous ferais rêver. A la base, cela devait être une séquelle de Dinocroc, sorti en 2004 sur la chaine SyFy, mais suite aux faibles audiences, ils ont préféré partir sur un autre film de requin (même s’ils gardent le même réalisateur). C’est donc là qu’est né Dinoshark, qui serait un remake du film de 1979 Up from the Depths de Charles B. Griffith. Une vraie suite à Dinocroc verra le jour également en 2010 sous le titre Dinocroc vs Supergator. Voilà, le point Culture Cinématographique de la série Z de requins, c’est fait. Passons maintenant au film en lui-même.
A la réalisation, un certain Kevin O’Neil. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais pourtant le bonhomme a une jolie carrière dans le domaine des effets spéciaux puisqu’on le trouve au générique de films tels que Dracula (1992), Last Action Hero (1993), La Famille Addams 2 (1993), Blade (1998), Feast (2005), Zathura (2005) ou encore Piranha 3D, plutôt pas mal. Bon, on le retrouve aussi sur Best of the Best 2 (1993), Mortal Kombat Annihilation (1997), Donjons & Dragons (2000) ou les séries Hercule (sur 111 épisodes) et Xena la Guerrière (sur 21 épisodes) mais chut, il ne faut pas le dire. Bref, quoi qu’il en soit, et on ne sait réellement pour quelle raison (le pognon sans doute), il a décidé dans les années 2000 de se lancer dans la réalisation de nanars / navets (c’est selon) made in Corman ou Syfy. Oui, il y a des choix comme ça dans la vie, où tu aurais mieux fait de te faire une tendinite à la langue avant de dire « Oui ». Dinocroc, Dinoshark, Attack of the 50 Foot Cheerleader, Dracano, Sharktopus vs Pteracuda, Sharktopus vs Whalewolf, c’est lui. Oui oui, ce sont de vrais titres de films qui existent vraiment et je ne suis pas peu fier d’affirmer haut et fort qu’ils font tous partie de ma collection. Ah ben oui, on aime le cinéma ou on ne l’aime pas hein.
Et il ne fallait pas moins de deux personnes pour pondre le scénario de ce chef d’œuvre du Septième Art qu’est Dinoshark. Pas moins de deux personnes pour un scénario expliqué en 28 secondes top chrono dans le film : réchauffement climatique, les glaciers fondent et ce qu’ils renferment est libéré dans la mer, dont un requin préhistorique vieux de 150 millions d’années. Trois ans après, il a grandi et a faim, très faim. Voilà, emballé c’est pesé, bisous. Ah on en a vu des bobines du genre qui ne s’emmerdaient pas avec les explications, mais là c’est « On n’en a rien à branler, et on vous le montre ! ».
Dinoshark enchaîne par du dialogue insignifiant à toutes les sauces, des plans inutiles sur des surfeurs, sur des volleyeurs. Bah il faut bien planter le décor, c’est important ! Et bonne nouvelle, la première victime arrive rapidement. C’est la petite mexicaine qui se fait manger en premier. Bah oui, y’avait pas de black dans le casting alors on a pris ce qu’on avait de plus exotique. Et autre bonne nouvelle, ils ont fait fabriquer une vraie tête de la bête en latex, pour les gros plans. Parce que Kevin O’Neil sait, de par son premier métier, que l’image de synthèse Playstation 2 (oui, parce que c’est mieux que d’habitude) en gros plan, c’est dégueulasse ! L’effort est à saluer moi je dis ! Même si on ne le montre pas trop longtemps pour ne pas que le spectateur s’aperçoive que ses dents se tordent quand il mord.
Comme le dit si bien le héros du film et sa moustache prépubère : « Ce requin a 150 millions d’années, et il a faim » ; ce à quoi lui répond le jeune flic de service : « La chasse au dino est ouverte mec ». Ah là là, dialoguiste, quel beau métier. Et c’est vrai qu’il a faim ce foufou de Dinoshark, et ses victimes sont régulières et nombreuses. On se console avec ce qu’on peut mais au moins c’est fun (à défaut d’être très bien fait) même si la plupart des plans où on le voit, il est en train de nager dans l’eau. Mais le bougre est aussi adepte du saut désarticulé au-dessus des bateaux et de la saisie de l’hélicoptère numérique directement dans les airs. Et talent exceptionnel de notre Dinoshark, un peu comme son cousin pas si lointain Megashark, il est capable d’un plan à l’autre de changer de taille ! Hey, balèze ou pas ? Ce n’est pas à la portée du premier squale venu ça hein ?
Le rythme du film est parfois très bon, parfois très mou, avec des scènes au suspense insoutenable. Va-t-il se faire manger ? Bah oui, il s’appelle Luis, il est d’origine mexicaine, son espérance de vie est limitée ! Pour les acteurs, c’est pareil, ils sont parfois corrects, parfois épiques (dans le mauvais sens du terme). Mais une chose est sûre, c’est qu’ils ont vu d’autres films de requins, et ils savent que le meilleur moyen de dégommer un requin préhistorique, ça reste encore le bazooka. Et punaise mais ça tombe super bien dis donc ça, ils en avaient justement un à l’arrière de leur pick-up. Oui, les armes sont autorisées dans certains états des States (comme le Mexique donc…) et tout le monde sait que le bazooka est une arme en vente libre… Et puis ils sortent des blagues aussi, du genre, en pleine mer, ils croisent un mec tiré par un bateau en train de faire du parachute ascensionnel, dont on connait clairement l’issue soyons d’accord, et balancent un « La vue doit vraiment être à mourir de là-haut ! ». Ah ah ah, qu’ils sont cons ces dialoguistes…
Bref, et le film avance et bim, dernière séquence suspense / émotion avec un piti nenfant. Ça ne se voit pas trop ça avec les pitis nenfants. Roh, est-ce que le méchant requin va manger le corps tout tendre du jeune Eddy ? Naaaaaaaan. Mais ses parents eux feront office d’amuse-bouche. Ils font un sacré paquet d’orphelins ces requins. Ah tiens, les grenades sont en vente libre apparemment aussi, pourquoi pas après tout, on n’est pas à ça près. Donc là le héros, il prend une grenade, monte sur un jet-ski, fait des figures parce qu’il faut bien se la péter un peu devant la bimbo qui est restée sur le bateau, et il se jette dans les airs au ralenti (toujours pour se la péter car le ralenti ça fait toujours son petit effet) pour balancer ladite grenade sur les yeux du gros squale. Technique spéciale découverte par le vieux scientifique du film interprété par Roger Corman himself. Mais bon, le beau gosse a beau être beau gosse, il vise comme une patate. Il va donc falloir revenir aux fondamentaux : le bazook… ah non, le lance-harpon. C’est dangereux un lance harpon mine de rien. Les gentils y zont gagné, le gros méchant squale y bouffe les algues par la racine, tout il est bien qui finit bien, même s’il va falloir que le petit Eddy commande de nouveaux parents au Papa Noël.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Pas mal de morts ♥ SFX mieux que d’habitude ♥ Des scènes funs |
⊗ Ca reste pas bon hein |
Note : Note nanar : |
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Que dire au final ? Ben euh, Dinoshark c’était fun. Nul, mais fun. Mais en même temps, je n’en espérais rien de plus, sinon je ne regarderais plus de films de requins lowcost non ? |
Titre : Dinoshark / Bloody Waters : Eaux sanglantes
Année : 2010
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Il y a le ciel, le soleil et le requin préhistorique
Réalisateur : Kevin O’Neil
Scénario : Frances Doel, Guy Prevost
Acteurs : Eric Balfour, Iva Hasperger, Aaron Diaz, Dan Golden, Humberto Busto, Guillermo Ivan, Roger Corman, Christina Nicole, Richard Miller, Liv Boughn